Revue de presse

Macron en campagne présidentielle : "Il ne saurait être question de rétablir un quelconque délit de blasphème" (Charlie Hebdo, 12 av. 17)

Laïcité. "Les candidats nous ont répondu" 15 avril 2017

"1. Vous engagez-vous à ne pas modifier, de quelque manière que ce soit, la loi du 9 décembre 1905 sur la laïcité ?
2. Vous engagez-vous à ne jamais introduire dans la législation, sous quelque forme que ce soit, des aménagements particuliers à l’égard d’une communauté religieuse ?
3. Vous engagez-vous, dans le cadre de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 et de la jurisprudence en vigueur, à ne jamais introduire, de quelque manière que ce soit, un délit de blasphème dans la législation ?"

"A l’exception de Philippe Poutou, qui n’a sans doute pas obtenu l’autorisation du tribunal révolutionnaire du NPA pour répondre à un journal social-traître, sioniste et islamophobe, ils nous ont tous écrit. [...]"

"Benoît Hamon

"[...] Non seulement je ne crois pas que la laïcité soit en danger [1], mais je crois aussi dangereux de la remettre en débat dans l’objectif d’en modifier le texte fondateur ou les principes d’orientation. [...] Je refuse toute modification de la loi de 1905 qui comprend, tant dans son contenu que dans les principes laïques qui en découlent, tout l’éventail nécessaires des réponses pratiques qu’il convient de donner aux situations parfois difficiles qu’il faut parfois affronter. [...] Dans la pratique, beaucoup de problèmes de coexistence ont pu être réglés dans le dialogue ou le rappel des principes. [...] Je m’engage à soutenir les trois points de ton appel."

Emmanuel Macron

"[...] Je ne souhaite pas modifier la loi du 9 décembre 1905. [...] Je ne souhaite pas introduire dans la loi des aménagements particuliers en faveur d’une religion en particulier. [...] Il ne saurait être question de rétablir un quelconque délit de blasphème. [...]"

François Fillon

"[La] protection des religions par la République n’a de sens que si celles-ci s’inscrivent dans nos valeurs communes. les principes religieux ne doivent en aucun cas se placer au-dessus des lois de la République ni se substituer à elle.
J’entends, pendant mon quinquennat, conforter ce cadre juridique qui permet aux croyants, aux agnostiques et aux athées de vivre dans le respect des uns et des autres. [...]
L’islam doit s’approprier pleinement ce cadre et se structurer. Il convient en particulier que les musulmans se constituent de manière systématique en association cultuelle tel que le prévoit la loi de 1905. Cette structure juridique leur offre des facilités de financement et impose en contrepartie, des contraintes de gestion et des obligations de transparence. Je souhaite que ce contrôle administratif soit pleinement exercé, voire renforcé, pour éviter toute dérive radicale ou ingérence étrangère. [...]
Il ne saurait être question d’introduire dans la législation d’aménagements particuliers à l’égard d’une communauté religieuse. [...]
Je n’ai aucunement l’intention de réintroduire le délit de blasphème dans notre législation. [...]"

Jean-Luc Mélenchon

"Oui, la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat doit être défendue en toutes circonstances et contre toute tentative d’aménagement ou de dérogation. J’en défends la pleine application à tout le territoire de la République en particulier en Alsace-Moselle et dans les Outre-mer où elle ne s’applique pas totalement aujourd’hui. [...]
La liberté de conscience a émergé de la revendication de la liberté du culte. Cette bataille a conduit à une guerre civile de trois siècles en France, il ne faut jamais l’oublier. La laïcité ne s’est pas réglée dans un colloque savant. C’est le résultat de tueries sans nom et de conversions forcées... [...]
Il ne peut donc être question d’aménagement particulier pour telle ou telle religion. Cela remettrait en cause la stricte séparation de l’Etat d’avec les religions et donc l’égalité de tous les citoyens devant la loi, quelles que soient leurs croyances ou leurs non croyances.
Je m’engage donc à refuser les financements publics pour la construction des édifices religieux, des activités culturelles et des établissements confessionnels sur le territoire de la République.
Si je suis élu président, je refuserai les rencontres d’Etat à Etat avec ceux qui obligent nos ministres femmes à porter des accoutrements contraires à la dignité républicaine et j’interdirai la présence de ministres et préfets aux cérémonies religieuses. En toute logique, je refuserai également le titre de "chanoine de Latran" comme président de la République.
J’ai défendu de longue date le droit au blasphème, au point d’écrire l’article consacré à ce sujet dans le Dictionnaire de la laïcité (Armand Collin, 2011) et qui est consultable sur mon blog.
De nos jours, une écrasante majorité de Français approuve l’idée que la religion relève de la sphère privée. Pas les fanatiques bien sûr. Mais ceux-là relèvent plus de la névrose. Le caractère obsessionnel de leurs prescriptions à caractère sexuel suffit à les situer. L’apostasie est évidente puisqu’ils croient dieu incapable de faire prévaloir sa volonté sans eux.
Il faut donc continuer à combattre tous les communautarismes et l’usage politique des religions. Tout comme les insultes, menaces ou discriminations en raison des croyances ou non croyances des personnes. Aucune prescription religieuse ne doit être imposée par la loi, que ce soit aux individus ou à la presse. Le délit de blasphème n’a donc pas sa place en République. Il devrait plus largement être abrogé dans les pays où il existe en Europe, en violation de la liberté d’expression et de la liberté de conscience."

Marine Le Pen

"Je m’engage à ne pas modifier, de quelque manière que ce soit, la loi du 09 décembre 1905 sur la laïcité. L’engagement 95 de mon projet présidentiel prévoit ainsi de "promouvoir la laïcité et [...] de [la] rétablir partout, [de] l’étendre à l’ensemble de l’espace public et [de] l’inscrire dans le Code du travail". [...]
Sera inscrit dans la Constitution le principe : "La République ne reconnaît aucune communauté" [...]. Nous promouvons "l’assimilation républicaine, principe plus exigeant que celui d’intégration" [...] et nous rétablirons "l’égalité réelle et la méritocratie en refusant le principe de "discrimination positive"". [...]
Je m’engage [...] à ne jamais introduire, de quelque manière que ce soit, un délit de blasphème dans la législation et je me félicite que la Chancellerie ait récemment précisé que le délit de blasphème ne peut plus être appliqué en Alsace-Moselle. Il convient cependant d’aller jusqu’au bout du processus, et que le législateur abroge expressément le "délit de blasphème" du droit local."

[...]"


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