Revue de presse

"Le « joyeux Noël » très polémique du maire de Limoges" (lepopulaire.fr , 20 déc. 22)

21 décembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie a souhaité un joyeux Noël au conseil municipal, « dans la paix et la joie du Seigneur. » La gauche s’est offusquée et la toile s’est enflammée.

Franck Lagier

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La phrase fut la dernière du conseil municipal du 13 décembre. Il est 22 heures, mardi soir, lorsque après des débats houleux, le maire de Limoges clôture la séance et invite les membres du conseil à venir partager le repas de Noël semble-t-il dans un esprit de concorde. « Je vous souhaite […] un très joyeux Noël dans la paix et la joie du Seigneur. » La gauche s’offusque immédiatement, évoquant une atteinte à la laïcité et, les jours qui suivent, l’histoire prend une tournure plus politique sur Internet.

Pierre Jacquemain, originaire du Palais-sur-Vienne, rédacteur en chef de Politis, journal de gauche, n’hésite pas à tweeter pour prendre à partie le ministre de l’Intérieur « Allo @GDarmanin, c’est pour un signalement, y’a qqun ? »

Son propos est retweeté un millier de fois, "liké" par 4.500 internautes et déclenche des réactions plus que tranchées. « Honte à vous journaleux islamogauchiste. On est en terre chrétienne, que cela vous plaise ou non. » « Bravo à Emile Roger Lombertie, maire Limoges, pour ce rappel des traditions chrétiennes de la #France. Que le Seigneur vous garde ! », écrit un internaute.

Les politiques s’en mêlent

L’affaire prend alors une tournure plus politique avec l’entrée dans la danse de Gilbert Collard, député européen ayant rejoint les rangs d’Eric Zemmour lors de la dernière présidentielle, qui demande à ses 352.000 followers d’« écouter Emile Roger Lombertie. Enfin un qui ne crèche pas dans la peur des mots et de nos racines ! Tout mon soutien ! »

Le journal Valeurs Actuelles relate l’affaire sur son site tandis que la gauche locale, Thibault Bergeron et Thierry Miguel en tête, évoquent une atteinte à la laïcité. L’Union Populaire 87 LFI a, elle aussi,, dans un communiqué, dénoncé un « comportement anti-laïque » du premier magistrat de la commune.

« En tant qu’élu du peuple, agent exécutif de la commune ou encore officier d’état civil, il est tenu de ne pas manifester ostensiblement ses opinions religieuses dans le cadre de ses fonctions », affirme l’Union Populaire.

Ce dont doute Gilles Clavreul. Cet ancien haut fonctionnaire, réagissant à la polémique sur Twitter, assure que le maire est « un élu comme les autres quand il n’exerce pas ses pouvoirs de police, n’agit pas au nom de l’Etat ni n’intervient comme autorité administrative ».

"Police de séance"

Gilles Clavreul estime qu’il semble difficile de considérer que la “police de séance” entre dans ce cas de figure. Pour lui, sauf jurisprudence contraire, le maire est donc « libre d’exprimer ses convictions, mêmes religieuses. » L’ancien haut fonctionnaire ajoute à propos de cette intervention : « A priori licite donc, ce qui ne veut pas dire opportun. »

La petite phrase du maire a, en tout cas, laissé personne indifférent sur l’échiquier politique local, quels que soient les bords, y compris les plus extrêmes.

Franck Lagier



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