Revue de presse

« La leçon de l’histoire : la gauche ne se trompe - presque - jamais ! » (S. Fitoussi, Le Figaro, 26 fév. 24)

(S. Fitoussi, Le Figaro, 26 fév. 24) 26 février 2024

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Samuel Fitoussi : « La leçon de l’histoire, la gauche ne se trompe (presque) jamais ! »"

"Reconnaissons une chose à la gauche : depuis un siècle, elle a toujours réussi à se placer du bon côté de l’histoire. Il est donc parfaitement légitime qu’aujourd’hui ce soit elle qui appelle à la régulation de la liberté d’expression, elle qui décerne les brevets de respectabilité morale et elle qui traite avec mépris ceux qui ne pensent pas comme elle.

En effet, ce n’est pas comme si, dans les années 1930, elle avait nié la réalité de la famine en Ukraine, empêché la vérité de paraître dans les médias occidentaux, notamment dans le New York Times (pour ne pas que l’événement, « récupéré » puisse faire le jeu de l’anticommunisme ?), privant 5 millions de victimes de l’espoir d’une aide internationale. Ce n’est pas comme si, pendant la Seconde Guerre mondiale, les deux principaux partis collaborationnistes, le PPF et le RNP, étaient dirigés par un ancien communiste (Jacques Doriot) et un ancien socialiste (Marcel Déat). Ce n’est pas comme si Maurice Papon, complice de crimes contre l’humanité, avait été proche des radicaux-socialistes avant la guerre. Ce n’est pas comme si, en 1940, la gauche avait voté à 75 % les pleins pouvoirs à Pétain. Ce n’est pas comme si Simone de Beauvoir ou Jean-Paul Sartre avaient animé des émissions sur Radio-Vichy, ni comme si Sartre faisait jouer ses pièces en avant-première devant des officiers nazis. Et puis ce n’est pas comme si les deux chefs de la gauche française dans les années 1970 et 1980, Georges Marchais et François Mitterrand, avaient l’un et l’autre eu une activité pour le moins ambiguë pendant l’occupation, ni comme si le second était resté fidèle à son ami René Bousquet, organisateur de la rafle du Vél d’Hiv’.

Après la guerre, l’intelligentsia de gauche n’a bien sûr pas soutenu, enthousiaste, des régimes totalitaires pratiquant le meurtre de masse. [...]

On l’a compris : la gauche ne se trompe jamais. Son sentiment de supériorité morale est donc parfaitement justifié."


Voir aussi dans la Revue de presse tout le dossier Un regard ironique sur l’actualité (Samuel Fitoussi, Le Figaro), les rubriques Médias, Histoire, Gauche (note de la rédaction CLR).


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