Revue de presse

"L’État et une commune se disputent la Vierge" (lefigaro.fr , 12 jan. 14)

14 janvier 2014

"Une statue de la Vierge se retrouve dans un imbroglio juridique après que le maire d’une commune de Haute-Savoie l’eut vendue pour faire taire la révolte des militants de la laïcité. La préfecture a saisi le tribunal administratif.

Une statue de la Vierge Marie est au centre d’un bras de fer entre l’État et la petite commune de Publier en Haute-Savoie. La préfecture a saisi le tribunal administratif de Grenoble pour s’opposer à la décision de la municipalité de déclasser une parcelle communale où avait été installée en 2011 une statue de la Vierge. La parcelle et l’icône sont situées dans un parc public, ce qui rend « la manœuvre impossible » puisque « le bien est toujours utilisé par le public ou affecté à un service public », selon Jean-Yves Le Merrer, sous-préfet de Thonon-les-Bains.

La statue de Notre-Dame du Léman avait fait controverse lors de son installation par le maire en août 2011 car la municipalité n’avait pas organisé de débat préalable devant le conseil municipal, permettant notamment de considérer son budget. Sur les 6266 habitants, beaucoup avaient jugé cette décision « contraire aux principes de laïcité », au point que l’un d’entre eux avait porté l’affaire en justice. Il avait été imité par une association de militants prônant la libre-pensée.

Face à la controverse, le maire de la commune, Gaston Lacroix (DVG), avait décidé deux mois plus tard de retirer sa délibération et de vendre la statue à une association cultuelle pour près de 35.000 euros. À la suite de cette vente, les contentieux ouverts à l’encontre de la commune étant malgré tout maintenus par l’ensemble des requérants qui les avaient adressés, l’élu avait décidé de céder à l’association les 46 m² de terrain où était installée la statue, au prix symbolique de trois euros le mètre carré, afin qu’elle ne se situe plus sur le domaine public. La proposition avait été adoptée par le conseil municipal.

Vive réaction de la fédération départementale des libres penseurs : « Il s’agit d’une grave atteinte à la liberté de conscience des citoyens. Il n’est pas dans les prérogatives d’un maire ou d’un élu de dire qu’un Dieu ou une Déesse existe ou n’existe pas. Cela n’est pas de son domaine de compétence. La République ne peut être que laïque, c’est-à-dire neutre. Les croyances ou conceptions métaphysiques des citoyens font partie du domaine privé de chacun et des libertés individuelles », a-t-elle condamné dans un communiqué du 5 juin dernier.

« Pour la vendre, il fallait d’abord qu’elle soit déplacée du domaine public », a argumenté la préfecture de Haute-Savoie qui a adressé une lettre d’observation au maire de Publier pour lui signifier l’illégalité de sa démarche.

En janvier 2010, le tribunal administratif de Rennes avait déclaré illégale une subvention versée par le conseil général du Morbihan pour l’édification d’une statue de Jean-Paul II à Ploërmel.

Agacé par ce dossier devenu « irrationnel », l’élu a décidé de ne plus communiquer sur le sujet « avant la fin de la procédure », dit son cabinet."

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