Observatoire de la laïcité de Saint-Denis. Avec la participation du CLR

Journée "Avec Charlie. Laïcité, j’écris ton nom" (OLSD, Saint-Denis, 13 jan. 18)

Organisée par l’Observatoire de la Laïcité de Saint-Denis, en partenariat avec le Comité Laïcité République, Femmes solidaires, Laïcart et Viv(r)e la République. 13 janvier 2018

Avec Charlie. Laïcité, j’écris ton nom

Débats, rencontres d’auteur, musique et lecture-spectacle d’après un texte de Charb.

Samedi 13 janvier 2018
de 14h à 21h
Bourse du travail de Saint-Denis
9 rue Génin
Métro ligne 13, Porte de Paris, sortie Centre Ville

Attention : inscription obligatoire, places limitées. Une pièce d’identité sera exigée à l’entrée. Pour réserver : "AVEC CHARLIE, Laïcité, j’écris ton nom".

"APPEL

Avec Charlie, Laïcité j’écris ton nom

Saint Denis : ville-mémoire, ville-symbole, ville de tous les possibles 

Paul Eluard est né à Saint Denis. Il fut membre du parti communiste. S’inspirer de son poème « Liberté » s’est imposé comme une évidence pour nommer l’événement auquel nous vous convions. Depuis sa création en 2010, l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis n’a eu de cesse de défendre et de promouvoir la laïcité sur notre territoire, « ville monde », en organisant des débats, des conférences et des expositions réunissant des gens d’ici et d’ailleurs. 

Ce travail associatif, sans véritablement de moyen financier pour le soutenir, n’a pas été de tout repos. Nous faisons face, ici même dans notre ville, à de fortes oppositions qui prennent racine dans les fractures qui caractérisent la France d’aujourd’hui. Malgré des attaques ad hominem et des campagnes de calomnies répétées nous faisant passer pour des ’’extrémistes laïques’’ et des ’’islamophobes’’, nous n’avons jamais renoncé. Nos membres sont restés solides face à la tempête. Unis. Déterminés à poursuivre l’héritage humaniste de nos aînés. Face aux menaces, nous resterons debout !

Les Lumières ont allumé le flambeau du combat ; Rien ne pourra l’éteindre ! 

Depuis les attentats islamistes, Paris et Nice ont changé de visage et perdu de leur insouciance. De la même façon, Saint-Quentin-Fallavier, Saint-Denis, Saint-Etienne-du-Rouvray, Magnanville, Marseille et d’autres lieux frappés par le feu de la violence terroriste ne font pas exception. Mais avant cela, la bestialité a frappé Toulouse ciblant des juifs parce que juifs. A Montauban, des soldats ont été assassinés parce qu’ils représentaient la Nation. Ces actes, immensément graves, pratiquement personne n’a voulu les considérer à leur juste mesure, niant ainsi leur caractère antisémite et la haine de la France, constitutifs de l’idéologie islamiste. En réalité, depuis 2012, la violence n’a jamais cessé. 

En effet, comment oublier cette funeste année 2015 où des figures emblématiques de Charlie-Hebdo ont été assassinées à la kalachnikov durant leur réunion de rédaction, où une salle de concert, le Bataclan, est devenue un abattoir l’espace d’un soir ? Comment oublier le carnage du 14 juillet 2016 où plus de 80 de nos compatriotes, le cœur en fête, ont péri, fauchés dans une cruauté sans nom ? Comment ne pas évoquer la mémoire de ces deux jeunes femmes achevées à la lame du couteau, à Marseille, au mois d’août dernier. Les femmes ! Ces “êtres impurs’’ que les islamistes s’acharnent à invisibiliser sous des voiles pour mieux les instrumentaliser. Il y aurait donc d’un côté les « pures » avec leurs voiles et de l’autre les « impures » qu’il faut « domestiquer », voire éliminer. Et que dire de la mixité qu’ils combattent dans nos quartiers ? 

L’islamisme a une longue histoire de violence 

La France n’a pas l’exclusivité du terrorisme islamiste. Ceux qui ont commis ces carnages chez nous, ce sont ceux-là mêmes qui ont semé la mort et la haine, voilà plus de 20 ans en Algérie et ailleurs comme en Iran, en Afghanistan, en Egypte, en Tunisie et au Maroc, et qui continuent de le faire partout dans le monde pour embraser la planète et imposer leur projet totalitaire. Nul ne pourra effacer de nos mémoires l’hécatombe de Mogadiscio du 14 octobre 2017, qui a exterminé plus de 300 Somaliens alors que trois jours plus tard tombaient, en Afghanistan, 71 personnes. Le Nigéria et le Mali ont vécu les mêmes drames. Nul ne peut rester de glace face aux massacres de New-York, Madrid, Bruxelles, Londres, Berlin ou Barcelone. 
Aujourd’hui, blessures ouvertes dans notre mémoire collective, évoquer ces crimes et se souvenir, c’est mobiliser notre conscience, rassembler nos forces et nourrir notre vigilance. 

Exercer sa responsabilité : un acte citoyen  

Nous refusons de baisser les bras. Nous appelons à une large mobilisation des forces républicaines pour venir à bout de l’islamisme politique qui conquiert sournoisement nos territoires en s’y déployant, tantôt voilé, tantôt à visage découvert. Nous dénonçons l’aveuglement d’une bonne partie de notre classe politique, plus préoccupée de l’arithmétique des voix que de l’intérêt général. Nous saluons celles et ceux qui parmi nos élu(e)s placent l’idéal républicain et la citoyenneté au-dessus des particularismes religieux. Nous rendons hommage aux forces de l’ordre qui veillent, jour après jour, à nous défendre et à nous protéger. L’islamisme politique est une idéologie totalitaire. Sa stratégie est claire. C’est la mise à mort des libertés fondamentales : liberté de circuler, liberté de penser, liberté d’écrire, liberté de s’exprimer. Oter une plume à l’aile de la réflexion, c’est castrer l’audace de la pensée. 

Intégristes religieux et idiots utiles se donnent la main 

Confortés par la complaisance, voire la complicité des « idiots utiles », les intégristes religieux de tout bord ont mis la République sur la défensive. Nous dénonçons la démission des intellectuels aliénés par des grilles de lecture culturalistes inaptes à décoder la réalité. Dans certains milieux médiatiques, la désinformation est un réflexe “professionnel’’ qui vise à représenter les musulmans comme des islamistes, éliminant ainsi du champ médiatique les musulmans laïques, c’est-à-dire une majorité de voix républicaines. Cette sur-représentativité des islamistes nuit grandement à la démocratie et fausse le débat d’idées offrant ainsi aux extrêmes une place de choix dans le paysage politique.  
 
C’est pourquoi notre vigilance à cet égard doit s’exercer avec la plus grande acuité pour reprendre l’initiative du combat laïque et sauver les institutions républicaines des dérives qui les guettent. 

La laïcité, fondement de notre démocratie 

Dans ce contexte, nous tenons à réaffirmer notre attachement au principe de la Laïcité. Car sans laïcité, la pensée ne peut pas se déployer dans toute la richesse de ses nuances. Ceux qui veulent mettre à terre notre école, borner le champ de la réflexion par des fatwas, utilisent tous les stratagèmes pour tenter d’interdire la critique des religions, et plus particulièrement celle de l’islam et de l’idéologie totalitaire : l’islam politique. Pour eux, le blasphème ne devrait plus être un droit mais un délit ! La laïcité, quant à elle, après avoir été adjectivée est soumise à mille et une critiques, ses défenseurs sont continuellement catalogués “d’excessifs’’ lorsqu’ils ne sont pas carrément accusés de ‘’ racistes’’ et d’’’islamophobes".

Répétons-le une fois pour toute, la laïcité, n’a pas été inventée pour ostraciser, stigmatiser et discriminer des minorités comme le prétend un courant de pensée indigéniste qui y voit un régime de persécution plutôt qu’un cadre d’émancipation. Bien au contraire, la laïcité protège les droits des minorités et les place sur un même pied d’égalité que ceux de la majorité. D’ailleurs, en France, il n’est pas étonnant qu’elle ait reçue, dès ses débuts, l’adhésion des protestants et des juifs. Affirmons-le encore une fois, la laïcité n’est ni un dogme, ni une idéologie, ni une opinion. C’est un cadre philosophique, politique et juridique qui rend possible l’exercice de l’ensemble des libertés dont nous jouissons. 

Debout citoyenne, citoyen ! Nous appelons à une large mobilisation 

Notre lutte n’est pas une nouvelle croisade. Le combat que nous livrons n’oppose pas le christianisme ou le judaïsme à l’islam, pas plus qu’il ne promeut l’athéisme. Notre combat, c’est celui des Lumières contre l’obscurantisme. C’est pour cela que nous devons travailler à resserrer nos liens avec les laïques du monde entier, notamment les laïques musulmans pour construire ensemble un front mondial laïque. La Laïcité est la garantie de la cohésion des sociétés et le préalable à la coexistence pacifique entre les peuples. 

Dans notre ville, se concentrent toutes les oppositions à la laïcité qu’on retrouve à l’échelle de notre pays : associations, partis politiques, intellectuels, université, lobbys politico-religieux réunis autour d’une même volonté : diviser les Français en fonction de supposées appartenances ethniques et religieuses. D’ailleurs, pour comprendre les antagonismes qui déchirent notre République, il suffit de saisir ce qui se joue à Saint-Denis. C’est depuis notre ville, dans notre mythique Bourse du travail, que des appels sont lancés pour fragmenter notre société en ravivant de purs fantasmes ’’racialistes’’.

Nous proposons de rassembler nos concitoyennes et nos concitoyens autour d’un principe fondateur de notre République : la laïcité. Nous n’y arriverons pas seuls. Nous avons besoin de vous. De votre soutien concret, de votre présence ainsi que de votre parole. Aidez-nous à faire de cet événement un succès ! Avec vous, la laïcité sera en fête le 13 janvier prochain à la Bourse du travail de Saint-Denis. Et vous, vous pouvez compter sur nous pour poursuivre ce combat avec courage et dignité."



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

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