"Fin de vie : ce que propose le rapport Sicard" (nouvelobs.com , 18 déc. 12)

18 décembre 2012

"Le professeur Didier Sicard a rendu, mardi 18 décembre, à François Hollande un rapport sur la fin de vie. L’engagement 21 de la campagne de l’actuel président prévoyait "une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". L’ancien président du Comité consultatif national d’éthique avait été nommé en juillet à la tête d’une mission chargée d’y réfléchir. Après cinq mois de réflexion et une dizaine de "débats citoyens", le rapport a été remis ce mardi 18 décembre à François Hollande. Que dit-il ?

Pas d’euthanasie active, mais…

La mission écarte la légalisation de l’euthanasie, "acte médical qui, par sa radicalité (…), interrompt soudainement et prématurément la vie", c’est-à-dire le droit pour un médecin d’injecter un produit qui provoquera la mort du patient, selon "La Croix" et Europe 1 qui ont consulté le rapport avant sa présentation.

Le texte rappelle en revanche la possibilité de la sédation profonde, déjà prévue par la loi Leonetti : le droit pour un médecin d’administrer à un patient en phase terminale de la morphine ou un sédatif à très forte dose, quitte à le faire mourir plus vite. Quand la personne malade demande l’arrêt des traitements, dans "les phases ultimes de l’accompagnement en fin de vie", "il serait cruel de la laisser mourir ou de la laisser vivre sans lui apporter la possibilité d’un geste accompli par un médecin accélérant la survenue de la mort", selon le rapport. "Cette grave décision" est prise "par un médecin engagé en conscience", et "toujours éclairée par une discussion collégiale".

Enfin le rapport n’écarte pas une évolution concernant l’assistance au suicide, assortie de réserves. A la différence de l’euthanasie active, c’est le patient qui absorbe un produit mortel, et non le médecin qui lui injecte. Si elle ne peut être "une solution proposée comme une alternative" à l’absence de soins palliatifs et d’accompagnement, l’assistance au suicide peut permettre à certains malades en phase terminale qui le souhaitent de "disposer d’un recours ultime", dit la mission.

Une loi Leonetti mal connue

Le rapport relève par ailleurs que la loi Leonetti, votée en 2005 et qui encadre juridiquement l’accompagnement de la fin de vie, doit faire l’objet d’"un effort majeur d’appropriation (…) par la société et par l’ensemble des médecins et des soignants". [...]

En conséquence, la mission "ne recommande pas de prendre de nouvelles dispositions législatives en urgence sur les situations de fin de vie".

Informer médecins et patients

La mission Sicard pointe enfin l’attitude des médecins, fustigeant une "culture du tout-curatif", une "mauvaise prise en charge de la douleur, malgré des traitements performants", "une surdité face à la détresse psychique et aux souhaits des patients", d’après les témoignages cités par le rapport. [...]

Le texte propose surtout de renforcer les directives anticipées - c’est-à-dire la possibilité pour chacun de prévoir ce qu’il souhaite pour sa fin de vie - en formalisant par décret la procédure de recueil, et de créer un fichier national informatisé.

Il prône enfin des campagnes d’information régulières à destination de la population."

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