Communiqué du CLR

Droit de mourir dans la dignité : un droit inaliénable pour tout être humain (15 oct. 04)

octobre 2004

Un projet de loi relatif à l’aide à la délivrance volontaire en fin de vie a été déposé le 4 février 2004 par Mme le député Henriette Martinez. Un appel est lancé à l’opinion publique pour la signature de la proposition de loi « d’initiative populaire », dite Vincent Humbert. Un débat sur la question est annoncé pour la fin de l’année.

Le Comité Laïcité République apporte clairement son soutien à l’action initiée par la mère de Vincent Humbert et affirme que le droit de choisir sa mort et le droit de mourir dans la dignité sont des droits inaliénables de tout être humain. Il se prononce donc favorablement à une nouvelle législation en la matière et apporte son soutien tant aux initiatives menées en ce sens qu’aux associations qui luttent dans cette perspective.

La France a pris un retard considérable en ce domaine sur les pays voisins comme la Hollande, la Belgique et l’Espagne. Les tergiversations qui entravent les décisions sur ces questions, comme sur celles de bioéthique, ne sont pas à l’honneur d’un pays qui se veut à l’avant-garde de la défense des libertés fondamentales. La cause en est l’influence abusive de groupes d’opinions dogmatiques, la position des religieux et des églises dont on prétend ménager les choix en retardant le débat public.

Le Comité Laïcité République affirme que tout individu a le droit de voir ses souffrances soulagées ou atténuées dès lors que la médecine en offre la possibilité, qu’il faut proposer un cadre aux soins palliatifs comme à la délivrance volontaire en fin de vie.

La loi républicaine étant la seule garantie des libertés individuelles, interdire l’euthanasie, d’une part, et ne pas poursuivre les médecins qui la pratiquent dans un souci humain d’aide aux malades, d’autre part, ne suffit pas et s’apparente à la dernière des hypocrisies. Aussi le Comité Laïcité République demande qu’il soit possible d’apporter légalement une aide active à la fin de vie, si la demande en est clairement exprimée, dans un cadre strictement défini.

Ces choix éthiques difficiles qui relèvent de la seule conscience individuelle doivent échapper à la pression des morales dogmatiques et la loi seule peut protéger l’exercice de cette liberté de conscience, conformément au principe de laïcité qui fonde notre République. Le Comité Laïcité République souhaite donc que la législation se prononce sans tarder et sans tenir compte des pressions de ceux-là mêmes qui, il n’y pas si longtemps, prônaient la souffrance comme nécessaire et son traitement par la médecine comme contraire à la volonté divine.

CLR, 15 octobre 2004



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