Revue de presse

"Dictature, homosexualité... Les zones d’ombre du pape François" (nouvelobs.com , 14 mars 13)

15 mars 2013

"Moins de 24 heures après l’élection de l’Argentin Jorge Bergoglio, la polémique s’invite déjà au Vatican. Si certains, à l’image d’André Vingt-Trois, jugent que le pape François a eu "une attitude très courageuse sous la dictature" militaire en Argentine, de 1976 à 1983, d’autres se font l’écho d’accusations de collaboration. Dans le pays, des voix s’élèvent, accusant Bergoglio de s’être montré complaisant avec le régime criminel.

Un épisode trouble de la vie du pape François a été raconté par le journaliste Horacio Verbitsky dans son ouvrage "El Silencio", paru en 2005, rappelle Rue89. Le 23 mai 1976, les jésuites Orlando Yorio et Francisco Jalics sont enlevés par les forces de la Marine, torturés et fait prisonniers. Bergoglio est alors en charge des membres de l’ordre en Argentine.

"L’enquête montre qu’une semaine auparavant, leur charge de prêtre leur avait été retirée. A l’époque, c’était pour les militaires un ’signal’ donné par l’Eglise, que les religieux étaient des subversifs, assimilés à la guérilla", explique le site. Qui rapporte les lourdes accusations formulées par Yorio lors du procès de la Junte, en 1985 : "Je suis sûr qu’il a lui-même fourni une liste avec nos noms à la Marine".

Slate rappelle, de son côté, que Jorge Bergoglio avait déjà été mis en cause, dès 1986, par Emilio Mignone, le président du Centre d’études légales et sociales, une organisation non-gouvernementale de défense des droits de l’homme créée contre la Junte. "Dans son livre ’Iglesia y Dictadura’ (’Eglise et dictature’), Mignone prenait l’exemple de Bergoglio pour illustrer ’la sinistre complicité’ de religieux avec les militaires, affirmant que le supérieur jésuite avait ’donné son feu vert’ pour l’arrestation des prêtres. L’Argentin a toujours nié ces accusations.

Le site d’information rappelle également que François a été soupçonné d’avoir été complice, via son silence, d’enlèvements d’enfants de dissidents, toujours sous la dictature. [...]

Les prises de position conservatrices du nouveau pape sont, elles, bien réelles. En juillet 2010, Jorge Bergoglio s’oppose avec vigueur à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine. Alors archevêque de Buenos Aires, il déclare qu’il s’agit là "d’une prétention destructrice du plan de Dieu". Il s’élève aussi contre le droit octroyé aux transsexuels de changer de sexe à l’état civil. La tension est alors montée entre le primat d’Argentine et la présidente de centre gauche Cristina Kirchner. Mais le nouveau pape peut aussi se montrer plus libéral. En septembre 2012, le cardinal Bergoglio critique les prêtres refusant de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d’"hypocrites"."

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