Revue de presse

"Samuel Paty : un procès pour les responsables" (J.-Y. Camus, Charlie Hebdo, 20 sept. 23)

(J.-Y. Camus, Charlie Hebdo, 20 sept. 23). Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite 21 septembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"C’est désormais certain : la justice va juger ceux qui ont joué un rôle dans l’assassinat du professeur d’histoire-géo Samuel Paty. Une heureuse nouvelle, tant la réalité a été distordue dans cette affaire.

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Lire "Samuel Paty : un procès pour les responsables".

La cour d’appel de Paris a validé, mercredi 13 septembre, les procès ordonnés devant les assises spéciales pour huit majeurs, et devant le tribunal pour enfants pour six adolescents, tous mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat du professeur Samuel Paty. La première victoire de la justice comme du bon sens dans cette affaire est que la cour n’a pas retenu les demandes de trois des principaux accusés, Abdel­hakim Sefrioui, Naïm Boudaoud et Brahim Chnina, de contester leur défèrement. Le parquet national antiterroriste (Pnat) et le parquet général de la cour d’appel de Paris soutenaient la nécessité des poursuites : ils ont été suivis.

Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, deux des mis en cause, seront jugés pour l’infraction la plus lourde : « complicité d’assassinat terroriste ». Il s’agit des deux hommes qui avaient accompagné le meurtrier de Samuel Paty pour acheter des armes le jour de l’assassinat. Simple justice encore, le père de la collégienne à l’origine de l’accusation qui a signé l’arrêt de mort du professeur, Brahim Chnina, et un agitateur islamiste, Abdelhakim Sefrioui, auteurs de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attisé la polémique, seront jugés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Calomnies et mensonges

En les poursuivant, la cour sanctionne un mensonge éhonté, malveillant et typique des techniques d’intimidation mises en œuvre par les islamistes contre quiconque est soupçonné par eux d’islamophobie. Car, rappelons-le, Samuel Paty a été livré à la vindicte générale pour avoir montré deux caricatures de Mahomet issues de Charlie Hebdo lors d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression, précisant que les élèves choqués par ces dessins pouvaient sortir. Aucun racisme antimusulman donc, aucune contrainte.

Or une élève de Samuel Paty a allumé la mèche en se répandant en propos calomnieux sur le contenu du cours de Samuel Paty, avant de reconnaître qu’elle n’y avait pas assisté. C’est la fille de Brahim Chnina, qui est donc parti en vrille sur la base des mensonges d’une adolescente mythomane de 13 ans. Elle sera jugée, sans doute avant la fin de l’année, devant le tribunal pour enfants, comme le veut la loi. Mais est-ce une enfant, au sens psychologique du terme, que cette jeune fille déjà capable de mentir et d’inventer tout un bateau que son père reprend intégralement, établissant un contact avec Sefrioui pour faire monter la sauce et mettre une cible dans le dos de l’enseignant  ? Il faut être islamiste militant pour connaître l’animateur du collectif Cheikh Yassine, organisation « propalestinienne » et « anti­sioniste » fondée en 2004 après l’élimination ciblée par Israël de ce leader religieux du Hamas à Gaza.

Enfin, cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans lors des faits et accusés d’avoir procédé à des surveillances près du collège puis d’avoir désigné Samuel Paty à l’assaillant, seront eux aussi jugés devant le tribunal pour enfants, pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées ». Ces petites mains du crime, sorte de « chouffeurs » non pas du trafic de drogue mais d’un guet-apens idéologiquement motivé, devront répondre de ce qu’ils ont permis la décapitation effectuée par le Russe d’origine tchétchène Abdoullakh Anzorov, dont il faut rappeler qu’il était en France avec sa famille sous le statut de réfugiés. Neutralisé par la police et décédé, il ne sera pas dans le box.

C’est presque mieux ainsi : la justice pourra se concentrer sur la chaîne des responsabilités qui a conduit à l’acte. Donc aux fausses victimes d’une fausse nouvelle et d’un « racisme » inventé. Ce scénario d’horreur ne peut avoir été conçu par de simples écervelés. Même chez les mineurs, on a bien dû entendre parler des attentats islamistes, des décapitations commises par l’État islamique. Alors, que justice passe."


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Assassinat de l’enseignant Samuel Paty (16 oct. 20) dans la rubrique Terrorisme islamiste (note du CLR).


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