Revue de presse / billet

"Emmanuel Macron à la messe du pape : ce n’était pas nécessaire" (J. Bouchet-Petersen, Libération, 15 sept. 23)

(J. Bouchet-Petersen, Libération, 15 sept. 23) 15 septembre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Jonathan Bouchet-Petersen

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Lire "Emmanuel Macron à la messe du pape : ce n’était pas nécessaire".

"Il est peu probable qu’Emmanuel Macron perde des plumes dans cette polémique. Alors que l’Elysée a confirmé jeudi que le chef de l’Etat français assistera bien, ès qualité, à la messe que le pape François va célébrer samedi 23 septembre au stade Vélodrome de Marseille, seuls quelques députés insoumis, et notamment Alexis Corbière, sont montés au créneau pour dénoncer un choix qui, selon eux, ne respecte pas le principe de laïcité, dans la mesure où il contrevient à la nécessaire « neutralité de l’Etat vis-à-vis des religions ».

Formellement, la critique n’est pas illégitime, tout comme la réponse de l’Elysée. Tout en précisant que le président de la République « ne participera pas à l’eucharistie » (encore heureux !), le Château affirme qu’« il y a une confusion sur le principe de laïcité », car si « la République ne subventionne aucun culte », « cela n’exclut pas que la sphère publique ait des relations avec les religions ». Et l’Elysée de rappeler que le président français s’est déjà rendu dans des synagogues, qu’il a participé à la rupture du jeûne lors du ramadan et qu’il a assisté à des messes d’obsèques pour Johnny Hallyday ou Jacques Chirac.

Tout cela est vrai et force est de constater que, notamment depuis l’après-guerre, Emmanuel Macron n’est pas le premier président à se rendre à une messe - ce qu’un Georges Clemenceau a toujours refusé. [...]

Sur le plan diplomatique ou meme simplement politique, rien ne l’obligeait à se rendre à Marseille, où la messea aurait très bien pu se tenir sans lui. A fortiori alors que le pape affirme depuis des semaines qu’il ne se rend pas en visite en France, mais specifiquement dans la cite phocéenne. En appliquant de fait une conception "postive", très sarkorzyenne, de la laïcité, qui plus est après une rentrée scolaire ou la laïcité la plus stricte a été brandie par son camp pour justifier l’intendiction du port d’une abaya ou d’un qamis par les élèves, il y a là une initiative qui n’est symboliquement pas heureuse. Elle vient forcément alimenter chez une partie des Français musulmans un sentiment de deux poids deux mesures de la part d’un Président qu’on n’a jamais vu assistant au prêche d’un imam. [...]"



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