Revue de presse

"A Aulnay-sous-Bois, un prédicateur radical au gymnase municipal" (marianne.net , 4 juil. 16)

4 juillet 2016

"Ce dimanche 10 juillet, à l’occasion de la fête de l’Aïd pour la fin du ramadan, un prédicateur musulman pour qui "la femme ne sort de chez elle que par la permission de son mari" interviendra dans un complexe sportif prêté par la mairie. Rien de très neuf sous le soleil : en décembre dernier, le maire LR Bruno Beschizza avait déjà prêté un gymnase à une association qui avait convié trois prêcheurs radicaux à s’y exprimer. Mais cette fois, il assure avoir averti le préfet de la présence du prédicateur.

A Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, les complexes sportifs se servent pas qu’à entretenir les corps. Ils sont aussi utilisés comme tribunes par des prédicateurs musulmans peu connus pour leur modération… Le 31 décembre dernier, comme l’avait révélé Marianne, la mairie avait ainsi prêté le gymnase de la Rose des vents à une association qui avait convié trois prêcheurs adeptes de propos sans grande nuance sur les femmes ou les juifs (entre autres). Rebelote six mois après, puisque ce dimanche 10 juillet à 14 heures, l’un d’entre eux, Nader Abou Anas, doit donner une conférence dans un autre équipement prêté par la municipalité, le gymnase Ormeteau.

Ce prédicateur a été convié par l’association locale "Espoir au Cœur de Mitry" (ECM), qui agit notamment à la cité des Mille-Mille à Aulnay, à l’occasion d’une kermesse organisée pour la fête de l’Aïd, qui clôture le mois du ramadan. [...]

Nader Abou Anas est un prédicateur aussi controversé que populaire, notamment à travers ses prêches sur YouTube. Sa présence au Salon de la femme musulmane de Pontoise, en septembre 2015, avait créé la polémique. Il faut dire que l’homme n’est pas un grand féministe… "La femme, elle ne sort de chez elle que par la permission de son mari", assène-t-il par exemple dans cette vidéo. Dans un autre prêche, il avertit son auditoire sur les dangers de "la fornication" et explique que l’islam interdit de serrer la main aux femmes. Quant à la musique, ce ne sont pour lui que des "sifflements sataniques" qui "poussent à commettre l’adultère, au libertinage, à pervertir les mœurs".

Contactée par Marianne, l’association ECM assure qu’elle n’a pas demandé le prêt du gymnase Ormeteau à la mairie. "La municipalité nous a déjà prêté des locaux pour nos activités en intérieur mais dimanche, ça se passera sur le terrain de foot qui est en accès libre", souligne-t-on. Un pieux mensonge ? Au cabinet du maire Bruno Beschizza (Les Républicains), on confirme que l’équipement a bien été prêté à l’association… Tout en assurant que cette fois, l’édile ne reste pas les bras ballants. Ce lundi 4 juillet, jour où Marianne a sollicité Bruno Beschizza, celui-ci a envoyé un courrier au préfet de la Seine-Saint-Denis. Dans ce document que nous nous sommes procuré (voir en fin d’article), il justifie d’abord le prêt du gymnase :

"La salle étant libre et les documents requis ayant été présentés, c’est très justement que la salle a été accordée. Un refus motivé uniquement par des considérations autres que le non-respect des procédures réglementaires aurait constitué un excès de pouvoir."

Quant à la présence de Nader Abou Anas, Bruno Beschizza affirme ne l’avoir apprise que samedi 2 juillet. Il refile alors la patate chaude au préfet, estimant n’avoir "pas d’éléments ou de base légale afin d’interdire la venue de cette personne" :

"Les propos qui peuvent être tenus dans une salle de réunion ne relèvent pas des prérogatives du Maire. Par conséquent, je m’en remets à vos instructions concernant cette situation."

Un argument déjà employé par Bruno Beschizza le 31 décembre dernier, lorsque la mairie avait prêté à une autre association locale un gymnase dans lequel s’étaient exprimés trois prédicateurs radicaux. L’édile s’était alors défendu auprès de Marianne de vouloir "être un censeur", tout en renvoyant la responsabilité à l’Etat. Sauf qu’à l’époque, il n’avait pas pris soin d’avertir aussi officiellement le préfet de la présence des prêcheurs controversés."

Lire "Bis repetita : à Aulnay-sous-Bois, un prédicateur radical au gymnase municipal"



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