Culture / Cinéma

Un triomphe - De la prison au théâtre (G. Durand)

par Gérard Durand. 5 novembre 2021

[Les échos "Culture" sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Un triomphe, de Emmanuel Courcol (1 h 46), avec Kad Merad, David Ayala, Lamine Cissokho. Sorti le 1er sept. 21.

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Etienne est un comédien en galère quand un ami lui propose de gérer un groupe de prisonniers avec qui il fait du théâtre. Il accepte ce travail qu’il considère comme alimentaire. Ce qu’il ne sait pas est que cette décision va changer le cours de sa vie.

En fait ce prétendu cours de théâtre se limitait à apprendre comment réciter correctement des fables de La Fontaine. L’arrivée d’Etienne à la tête du groupe va changer la donne dans tous les domaines car il décèle chez ces condamnés en fin de (lourdes) peines des qualités d’acteurs qu’il entend bien exploiter. Il ne choisit pas la facilité en leur demandant de répéter un texte de Beckett, En attendant Godot.

Cette aventure est tirée d’une histoire vraie qui s’est produite en Suède. Le spectateur est entrainé dans un vrai suspense, d’abord à chaque étape des répétitions. Puis, quand la troupe est enfin prête, dans le dédale des complexités administratives pour lui permettre de jouer dans un vrai théâtre. Pas facile d’obtenir une autorisation de sortie pour ces cinq détenus, alors même que si la directrice soutient l’idée, la juge est plus que réticente et le gardien chef franchement hostile. Etienne y parvient malgré tout et la pièce fait un triomphe, ce qui va entrainer une tournée dans une dizaine de villes, puis le jour de gloire à Paris au théâtre de l’Odéon, suivi du dénouement.

Ce film est très prenant par la vérité qu’il nous révèle, tant sur les prisonniers et l’ambiance de la vraie prison ou il a été tourné, que sur le travail de comédien. Kad Merad est parfaitement crédible dans ce passage de petit comédien sur la touche au rôle d’un metteur en scène dur mais talentueux, capable de naviguer entre les humeurs de ces hommes difficiles.

Un très bon moment de cinéma.

Gérard Durand


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