Revue de presse

"Planning familial : la divergence des luttes" (Marianne, 8 sept. 22)

11 septembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] Maya [1], adhérente du Planning depuis une trentaine d’années, confirme ce virage transactiviste. Cette féministe attachée à l’universalisme et à la laïcité préfère parler sous le ­couvert ­de l’­anonymat pour éviter de possibles représailles : « C’est au moment du changement de direction, en 2009, que les revendications transactivistes se sont imposées au sein de l’association. On a assisté à un dévoiement des études de genre avec une approche ultralibérale des droits. Jusqu’à s’asseoir sur l’analyse politique des inégalités homme/femme. » La militante y voit l’­intervention d’une nouvelle génération imprégnée par les fameuses gender studies : « Désormais, on retrouve parmi les cadres des femmes ayant fait des études universitaires sur le genre. À bien des égards, cette majorité intellectuelle semble coupée du terrain. » Et cette évolution n’est pas sans conséquence… « À cause de ces changements, on se coupe d’autres associations féministes universalistes » regrette Maya. Ancien membre du Planning ­familial, Naëm Bestandji en est parti dans les années 2010, à la suite du changement de ligne promu par la direction. L’auteur du Linceul du féminisme (Seramis, 2021) observe un clivage générationnel : « Les intersectionnelles ont souvent une vingtaine d’années quand les universalistes sont âgées de 40 ans et plus. »

L’évolution du Planning ne se perçoit pas seulement à travers la place accordée au transactivisme. En matière de voile islamique, l’association féministe a tranché. « Les lois relatives au port du voile à l’école ou au port de la burqa dans l’espace public de ces dernières décennies ont révélé une islamophobie prégnante sous couvert d’une laïcité revisitée » déclare le Planning familial de Haute-Garonne dans un communiqué publié en 2019. Pour Naëm Bestandji, la position officiellement pro-voile de l’association relève d’une alliance de circonstance, et même d’intérêt entre elle et les mouvements prônant un islam politique : « Ces derniers sont contents d’avoir un soutien tel que le Planning, mais se font discrets lors de la Gay Pride par exemple. Ils ne manifesteront jamais pour les droits LGBT. » Ces grands écarts idéologiques, au nom du progrès et de l’inclusion, peuvent permettre au Planning de toucher les jeunes générations, de renouveler le vivier de bénévoles. [...]"

Lire "Transidentité, intersectionnalité, port du voile… les nouvelles fractures du Planning familial".

[1Le prénom a été modifié.


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Planning familial, les rubriques Féminisme et Transgenres, dans Femmes-hommes (note du CLR).


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