“Sarkozy fait l’éloge des religions en terre d’islam” (lefigaro.fr , 15 jan. 08)

16 janvier 2008

"Devant le Conseil consultatif (Majlis ach-Choura) du royaume wahhabite, l’Assemblée saoudienne composée de 150 membres, tous nommés par le souverain, le président de la République a rappelé que « les grandes religions divines se rassemblent autour d’un certain nombre de principes communs et partagent les grandes valeurs de tolérance ». Un socle sur lequel, pour Nicolas Sarkozy, « nous devons fonder la politique de civilisation dont le monde, aujourd’hui, a tant besoin ».

Dans l’enceinte officielle d’un pays dont le roi est le « gardien des lieux saints », connu aussi pour sa pratique la plus rigoureuse de l’islam, le président de la République a fait résonner des mots d’un œcuménisme pour le moins inhabituel. « J’ai le devoir de faire en sorte que chacun, qu’il soit juif, catholique, protestant, athée, franc-maçon ou rationaliste, se sente heureux de vivre en France », a-t-il déclaré. Mais, a enchaîné Nicolas Sarkozy, « j’ai aussi le devoir de préserver l’héritage d’une longue histoire, d’une culture et, j’ose le mot, d’une civilisation ». « C’est peut-être dans le religieux que ce qu’il y a d’universel dans les civilisations est le plus fort », a dit encore le chef de l’État.

« Message dénaturé »

Son discours a pris l’intonation d’un sermon quand Nicolas Sarkozy a loué « Dieu qui n’asservit pas l’homme, mais qui le libère. Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes ». Ce message, a souligné le président de la République a « souvent été dénaturé ». Pourtant, a-t-il dit, « ce n’est pas le sentiment religieux qui est dangereux, c’est son utilisation à des fins régressives au service d’une nouvelle barbarie ». Et d’ajouter, « le sentiment religieux n’est pas plus condamnable à cause du fanatisme que le sentiment national ne l’est à cause du nationalisme ».

Au pays qui fut l’un des creusets d’al-Qaida, Nicolas Sarkozy a martelé que « l’intégrisme, c’est la négation de l’islam ». « La France et l’Arabie saoudite veulent tout faire pour que soit évité le choc des civilisations », a-t-il assuré.

Pour conjurer ce risque, les deux partenaires devraient s’engager, sur la base des valeurs communes aux grandes religions, vers une « politique de civilisation, une politique qui se donne pour but de civiliser la globalisation ». Cela implique, a insisté Nicolas Sarkozy, de promouvoir une politique de diversité, de solidarité et de partage.

« Une politique de civilisation, c’est d’abord une politique de justice. Car le sentiment de l’injustice nourrit la haine », a déclaré le chef de l’État, en illustrant ses propos par le conflit israélo-palestinien, le Liban, le Darfour et la nécessité d’un « partage plus équitable des rentes » au niveau mondial. « C’est au nom de la justice que la France soutient que l’accès au nucléaire civil doit être un droit pour tous les peuples », a dit encore Nicolas Sarkozy avant de s’envoler pour le Qatar et Abu Dhabi, où un accord sur la coopération nucléaire doit être signé, du type de ceux passés avec l’Algérie et la Libye."

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