Revue de presse

Riss : « Les voyous au pouvoir en Iran instrumentalisent tout » (Le Journal du Dimanche, 22 jan. 23)

Riss, directeur de "Charlie Hebdo". 22 janvier 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Riss, le directeur de Charlie Hebdo, défend une nouvelle fois la liberté d’expression, alors que la publication de caricatures des mollahs iraniens dans le journal a suscité les menaces de Téhéran.

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Lire "Riss, directeur de Charlie Hebdo : « Nous avons le droit de caricaturer des dirigeants politiques  »".

Huit ans après l’assassinat de 8 membres de sa rédaction par des islamistes, le dessinateur Riss, directeur de Charlie Hebdo, poursuit son combat pour la liberté d’expression, le regard tourné vers l’Iran. Le régime théocratique est épinglé dans les trois derniers numéros, dont un « Spécial 7 janvier » affichant en une des caricatures des mollahs et du Guide suprême Ali Khamenei, résultats d’un concours lancé par l’hebdomadaire satirique.

S’attaquer à un État puissant comme l’Iran plutôt qu’à Daech, c’est risqué ?

Jusqu’à présent, nos dessins touchaient aux dogmes religieux. On nous reprochait de ne pas nous en prendre aux puissants. Là, on s’attaque à une figure dirigeante d’un régime dictatorial et cela semble encore poser un problème, ce qui montre la malhonnêteté de cet argument. Nous avons le droit de caricaturer des dirigeants politiques, qu’il s’agisse de Joe Biden ou de Jair Bolsonaro. [...]

L’Iran a dénoncé un acte « haineux, insultant et injustifié ». Le gouvernement vous a-t-il soutenu ?

Il ne nous a pas désavoués. La ministre des Affaires étrangères a rappelé que ce n’est pas à l’Iran de dire ce que la France doit faire et que le blasphème n’existe pas dans notre droit. Mais les voyous au pouvoir en Iran instrumentalisent tout. Pour eux, tout est blasphématoire, alors que la plupart des mollahs ne croient peut-être même pas en Dieu !

Et le monde politique ?​

Nos caricatures auraient dû passer inaperçues au milieu d’une forte mobilisation. Ça n’a pas été le cas, hormis chez certains intellectuels et dans le showbiz, avec ces artistes qui se sont coupé les cheveux en signe de solidarité. Même quand on s’attaque à un régime dictatorial, on perçoit une sorte de frilosité à notre égard, comme avant le 7 janvier 2015. [...]

Pensez-vous avoir mis en danger la vie des sept Français otages en Iran, comme certains vous le reprochent ?

Ce régime terroriste décide de retenir des Français, et nous devrions nous-mêmes laisser nos libertés être prises en otage par ce régime ? Entrer dans la logique des oppresseurs, c’est leur donner raison d’adopter cette stratégie. [...]

Le concept de « blasphème » gagne-t-il du terrain en France ?

Ce terme est en train de contaminer la société. Au cinéma, dans la littérature, un texte ou une scène peuvent très vite heurter, on le voit avec l’émergence des sensitivity readers ou l’affaire Bastien Vivès [auteur de BD qui, accusé de « diffusion d’images pédopornographiques » par des associations, a dû renoncer à une exposition]. Et les jeunes sont de plus en plus sensibles à ça. De quoi ont-ils peur ? De leur propre liberté ? Sur les réseaux sociaux, on peut menacer, régler des comptes, et ça ne choque personne. Comme si le monde numérique était hors-sol. C’est la cour de récré, une zone de non-droit qu’on se sent presque obligés de modérer. [....]"



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