Revue de presse

"Ramadan : le pique-nique de non-jeûneurs kabyles, un pied de nez aux autorités" (france24.com , AFP, 4 août 13)

5 août 2013

"Plusieurs centaines de personnes ont déjeuné publiquement samedi à Tizi-Ouzou, en Kabylie, pour appeler au respect de la liberté de conscience et dire non à "l’islam radical".

C’est un appel à la tolérance que d’aucuns ne manqueront pas de percevoir comme une provocation. Près de 500 personnes se sont réunies samedi à Tizi-Ouzou, en Kabylie, autour d’un déjeuner public pour dénoncer "les campagnes d’intimidation menées contre les non-jeûneurs" dans cette région de l’est algérien en cette période de ramadan.

"Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas" durant le mois de jeûne sacré musulman du ramadan, dénonce à l’AFP l’un d’eux, Ali, la quarantaine. "Il faut que la religion reste du domaine du privé", dit-il en s’affirmant "musulman de tradition mais pas jeûneur", acquise quand à lui, Tahar Bessalah, venu spécialement d’Alger.

Lors d’une prise de parole, le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, a revendiqué "l’attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience". "C’est une réponse au courant d’un islam radical qui commence à supplanter l’islam tolérant pratiqué par les citoyens kabyles", a-t-il martelé.

Bouteille et sandwich à la main, jeunes, personnes âgées, artistes, militants politiques et associatifs ont répondu à l’appel lancé la semaine dernière sur les réseaux sociaux après une descente de gendarmes, le 19 juillet, dans une cafétéria de non-jeûneurs au village Tifra, toujours en Kabylie, précise le journal El Watan. Les clients avaient alors été pris en photo.

L’ambiance de cette manifestation est restée bon enfant malgré la présence de policiers en civils, selon le site Tout sur l’Algérie (TSA). Aucune intervention n’a eu lieu comme l’avait annoncé mardi le maire de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazghi, lors d’une conférence de presse. "Chacun est libre face à sa conscience", avait-il ajouté en affirmant qu’il n’y aurait aucune répression.

Une liberté de conscience non partagée par le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah qui a qualifié cet appel au rassemblement de véritable "provocation", a rapporté le site Algérie Focus.

D’après TSA, une manifestation a également eu lieu samedi à Aokas, sur la côte est de Béjaia, en Kabylie, pour dénoncer "l’inquisition", le "salafisme" et appeller à punir "les voleurs de milliards et pas les non-jeûneurs".

En 2010, plusieurs non-jeûneurs avaient été poursuivis et condamnés à des peines de prison ferme pour non respect du ramadan. Alors que la Constitution algérienne garantit la liberté de culte et ne prévoit aucune sanction contre ceux qui refusent d’observer le jeûne, les juges avaient invoqué l’article 144 bis 2 qui stipule qu’"Est puni d’emprisonnement quiconque offense le Prophète et les envoyés de Dieu, ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam.""

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