Contribution

Peine de mort et football américain : la religion avant tout (M. Seelig)

par Michel Seelig, membre du Conseil d’administration du CLR. 28 juin 2022

La presse, les réseaux sociaux, les politiques… l’émoi a été général après la décision de la Cour suprême américaine sur l’interruption volontaire de grossesse.

Pour l’essentiel, en Europe, les commentaires sont très hostiles à cet arrêt. On notera cependant que, « dans un communiqué publié vendredi 24 juin, l’Académie pontificale pour la vie souligne la nécessité de mettre en place des lois pour venir en aide aux femmes enceintes en difficulté » et déplore le fait que, plus généralement, la « société occidentale […] perde sa passion pour la vie » (La Croix du 24 juin).

Défendre la vie ou la religion ? D’autres décisions récentes de la Cour suprême apportent une réponse américaine à cette question.

Je n’insiste pas sur le rétablissement du droit à porter des armes partout, chez soi comme dans la rue. Mais vous n’aurez peut-être pas pris connaissance de deux autres arrêts.

  • Le 24 mars dernier elle a statué sur les droits des condamnés à mort. Il ne s’agissait évidemment pas d’avancer le moindre argument contre le principe de la peine capitale, ni d’en contester certaines modalités particulièrement choquantes. Non ! Il s’agissait d’autoriser ces condamnés à prier à haute voix tout en étant physiquement touché par un aumônier, juste avant l’exécution…
  • Lundi 27 juin, la vie matérielle d’une personne n’était pas en jeu, mais sa vie spirituelle sans doute… C’est du moins l’avis de la Cour qui a donné raison à un entraîneur de football américain qui avait été licencié pour avoir prié publiquement sur les terrains à l’issue des matches. Il avait épuisé jusque-là tous les recours, mais les juges suprêmes lui ont donné raison. En effet, selon eux « le respect des expressions religieuses est indispensable à la vie dans une République libre et diverse ».

Si la tendance générale de voir les pratiques américaines s’exporter en Europe se vérifie une fois de plus… nous avons de quoi nous inquiéter !

Michel Seelig



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