Revue de presse

"#MeToo : quand les excès dévorent une révolution" (P. Sastre, Le Point, 13 oct. 22)

Peggy Sastre, journaliste scientifique et docteur en philosophie des sciences. 14 octobre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"« Il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme. Féminisme, oui, évidemment, toujours. Le maccarthysme est un tout autre sujet. C’est dire : “J’ai des listes d’hommes”, c’est porter des accusations que vous ne pouvez contredire, car il n’y a pas d’enquête. C’est aussi une tétanie qui frappe l’opinion publique. » Dans sa récente interview au Monde, Julien Bayou donne l’impression d’être le type revenu du goulag (voire encore en train d’y casser des cailloux) terrifié que l’on puisse croire qu’il en veut désormais aux manches de pioche. Un spectacle désolant. Effectivement, son calvaire ne doit pas grand-chose au féminisme. Reste qu’il est bien le fruit d’excès commis en son nom et motivés par le postulat voulant que, si la cause est bonne, alors tout ce qu’elle engendre l’est forcément aussi. Qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. [...]

Les excès de #MeToo étaient là dès le départ. Des « listes d’hommes », par exemple, il y en avait dès octobre 2017 – la plus tristement célèbre étant celle des Shitty Media Men (littéralement, les « hommes merdiques des médias »), un tableur participatif lancé par Moira Donegan, ancienne rédactrice en chef adjointe du magazine The New Republic, censé « documenter » des agressions sexistes et sexuelles commises par des professionnels des médias de la région de New York. Rien d’autre qu’un catalogue de rumeurs qui allait justifier des licenciements et pousser à la démission. Aujourd’hui, Moira Donegan attend son procès en diffamation contre l’un des mis en cause, Stephen Elliott, qui exige 1,5 million de dollars de dommages et intérêts pour sa vie foutue en l’air.

Plus près de nous et de Julien Bayou, il y a l’initiative #MeTooPolitique qui exhortait à la constitution de « listes écartant les candidats sexistes et responsables de violences, afin d’empêcher ceux qui méprisent les femmes, les traitent en inférieures, de concourir à la présidence ». L’appel, publié dans Le Monde en novembre 2021, avait notamment été porté par l’élue EELV Karima Delli. [...]"

Lire "#MeToo : quand les excès dévorent une révolution".


Voir aussi dans la Revue de presse Julien Bayou, un chef de parti sous haute surveilance (Libération, 1er-2 oct. 22) dans la rubrique Féminisme dans Femmes-hommes et la rubrique EELV, Les Verts (note du CLR).


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