Communiqué du CLR

Loi de séparation des églises et de l’Etat : non à la révision ! (20 jan. 03)

23 janvier 2003

Réaction du Comité Laïcité République à l’ensemble des articles publiés dans Le Monde du 18 janvier 2003 (pages 1, 7 et 15).

« L’islam, 2ème religion de France ! »

Cette affirmation, récurrente ces derniers temps, nous paraît bien hâtive et avoir de fâcheux relents. Signifie-t-elle que nous serions capables de recenser les citoyens selon leur religion pour mieux répartir les fonds publics (ou plus exactement que certains le souhaitent !)

Est-il utile de souligner le danger que cela représente en France ? Fichiers ; lois de Vichy pour les Juifs ; quand les Grecs, pourtant très majoritairement orthodoxes, viennent de supprimer l’inscription de la religion sur la carte nationale d’identité.

Mais c’est surtout enfermer l’ensemble des Musulmans, dont on nous affirme par ailleurs la diversité, dans un bloc monolithique et artificiel. C’est la philosophie qui préside à cette tentative d’organisation du culte musulman.
L’Islam nous paraît un prétexte bien commode pour renverser les lois laïques de la République. Aucun financement, contraire à ces lois, ne mettra un terme à l’essor des fondamentalistes soutenus par les pétro dollars. L’abondance des lieux de culte catholique en France n’a jamais empêché l’émergence de dangereux intégristes.

La majorité des citoyens de France est indifférente à toute pratique religieuse. Lui demandera-t-on de financer les minorités pratiquantes ? (car dans cette affaire, l’argent est bien le nœud du problème)

Les articles du Monde du 18 janvier 2003 jouent sur une grave confusion entre l’entretien du patrimoine historique (réservé abusivement à une religion particulière) et le financement de cette religion.

Loi 1905 : non à toute « révision »

C’est pourquoi nous refusons cette volonté de destruction d’une loi, qui, bien loin d’être obsolète, a assuré la paix civile en France. Nous demandons la suppression de toutes les lois incompatibles avec elle, qui contribuent à faire de certaines parties du territoire des zones de non-droit (Alsace Moselle, Mayotte, Guyane, etc.).

La laïcité, définie juridiquement par la Constitution et la Loi de 1905, est la valeur supérieure qui autorise toutes les autres lois de défense des droits de l’Homme et du Citoyen.

Dans la perspective plus large de l’Europe, bizarrement négligée dans votre dossier, nous défendons l’idée, avec la majorité des Européens, d’une nécessaire séparation des Eglises et des Etats dans le cadre de la future Constitution européenne.

CLR, 20 janvier 2003


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