Rebond

Les identités multiples d’Arnaud Beltrame (J.-P. Sakoun, 26 mars 18)

par Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République. 26 mars 2018

Le lieutenant-colonel Beltrame était de cette étoffe multicolore dont nous, Républicains, savons que sont faits les êtres humains.

Il était composé d’identités multiples, qu’il faisait vivre en harmonie en son for intérieur pour construire sa singularité et son droit à l’indifférenciation.

Breton, oui ; catholique, oui ; franc-maçon, oui ; officier de l’armée française, oui. Et probablement une dizaine d’autres caractéristiques qui se sont fondues dans son histoire personnelle pour construire CET homme-là, singulièrement.

Comme l’a écrit Sartre, « si je range l’impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui ».

Oui, son courage et son choix à ce moment de son existence en ont fait un héros. Mais dans ce cas, l’existence ne précède pas l’essence. Elle s’y oppose. Parce que cet homme singulier n’a privilégié aucune de ses identités pour en faire son essence, à la différence du raté qui était en face de lui et qui n’avait plus que cette vision fanatique à laquelle s’accrocher pour se croire encore quelqu’un.

Alors laissons parler les représentants de toutes les essences qui se disputent sa mémoire et souvenons-nous que s’ils sont si nombreux et si divers à vouloir se l’approprier, c’est bien parce qu’il était un fils singulier de l’universel, qu’il leur échappe à tous.

Jean-Pierre Sakoun



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