“Le Pape réclame des gestes sur la « laïcité positive »” (Le Figaro, 15 sept. 08)

16 septembre 2008

"Benoît XVI ne veut pas se contenter de mots et attend maintenant des autorités françaises des signes concrets de la bienveillance affichée par le président de la République. « Dans le cadre institutionnel existant et dans le plus grand respect des lois en vigueur, il faudrait trouver une voie nouvelle pour interpréter et vivre au quotidien les valeurs fondamentales sur lesquelles s’est construite l’identité de la nation. »

Dans le prolongement de son discours à l’Élysée, le Pape a rappelé que « la mise en évidence des racines chrétiennes de la France permettra à chacun des habitants de ce pays de mieux comprendre d’où il vient et où il va ». Constat doublé de cette mise en garde aux nations qui seraient tentées d’« accepter de voir disparaître ce qui fait leur identité propre ».

Mais de manière plus précise encore, le successeur de Jean-Paul II a rappelé que l’Église, dans son approche de la laïcité, ne cherchait pas à défendre ou conquérir des positions dominantes, mais parler et dialoguer « avec liberté ». « L’Église ne revendique pas la place de l’État et ne veut pas se substituer à lui ». Prenant acte, de manière sans doute optimiste, que les « présupposés sociopolitiques d’une antique méfiance, ou même d’hostilité, s’évanouissent peu à peu », Benoît XVI réclame « une saine collaboration entre la communauté politique et l’Église ».

Dans son discours, le Pape s’en est tenu à ce principe général, sans citer d’exemples de cette « collaboration ». Il souhaite que la main tendue par Nicolas Sarkozy, en décembre au Latran et vendredi à l’Élysée, soit saisie par les autorités catholiques. L’outil de dialogue existe, a-t-il rappelé, en mentionnant l’instance de dialogue entre l’Église et l’État, mise en place en 2000 par Lionel Jospin. « De nombreux points, prémices d’autres qui s’y ajouteront selon les nécessités, ont déjà été examinés », dit-il. Ainsi, un pas a été accompli il y a quelques mois pour la reconnaissance des diplômes délivrés par les universités catholiques.

Au passage, Benoît XVI glisse une précision lourde de sens. « Au nom du Saint-Siège, le nonce apostolique (l’ambassadeur du Vatican, NDLR) siège naturellement », dans cette instance. Autrement dit : l’enjeu n’est pas la défense d’une communauté parmi d’autres au sein de la société française ce serait le rôle des seuls évêques de France , mais la prise en compte par la France d’une vision portée par l’Église catholique en tant que telle."

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