Collectif Culture commune

"La résistance au djihadisme se prépare et se prolonge dans la confrontation avec l’islamisme" (Culture commune, 31 mars 16)

6 avril 2016

"Les récents attentats de Bruxelles sont venus nous rappeler que la guerre menée par le djihadisme salafiste contre nos sociétés ne constituait en rien un conflit provisoire, particulier ni secondaire. [...]

La défaite de Daesh est probable ; elle n’est nullement assurée à court terme. D’autre part, cette défaite n’entraînerait pas la disparition du projet djihadiste, qui s’est formé depuis une cinquantaine d’années et réapparaitrait probablement sous une nouvelle version. Enfin le djihadisme, s’il se distingue de l’islamisme et du salafisme est néanmoins alimenté par l’un et par l’autre. La résistance au djihadisme se prépare et se prolonge dans la confrontation avec l’islamisme.

Nos sociétés ne doivent pas « apprendre à vivre avec les attentats » ; elles doivent apprendre à s’auto – défendre, à résister et à combattre le djihadisme et l’islamisme.

Les attentats du 22 mars à Bruxelles succédant à l’arrestation de Salam Abdelsam, et la filiation Verviers – Paris / 13 novembre 2015 – Bruxelles démontrent aussi que la résistance au djihadisme ne peut se réduire à la dimension policière et militaire. Ce type de sécurité ne peut être garanti par l’état seul. Comme nous le disons depuis le 7 janvier 2015, la société a le droit de se défendre.

Les premières, les associations de victimes ont formulé la nécessité de ne pas s’arrêter à la seule répression judiciaire qui, d’ailleurs, en l’espèce, n’est pas en mesure de rendre justice à nos victimes, et elles ont souligné le caractère impératif de la prévention. Cette prévention ne se confond pas avec le renseignement, ni avec une quelconque action « sociétale ». La prévention, c’est le combat des idées et des volontés contre le djihadisme, sur le sol national, au sein de la société.

La situation de Mollenbeck, le fait que Salam Abdelsam ait pu s’y cacher quatre mois après les attentats de Paris montrent que, si les djihadistes sont peu nombreux, ils bénéficient de soutiens importants dans les réseaux familiaux, sociaux, de délinquance ; ils tirent parti de l’omerta et de la résignation, et de l’atmosphère favorable entretenue par les islamistes, les salafistes et tous les « idiots utiles » qui ne voient pas d’autre ennemi que la pseudo « islamophobie ». C’est une telle situation que la résistance au djihadisme vise à transformer.

La prévention par le combat des idées est toute aussi fondamentale pour prévenir le recrutement sectaire conduisant à la bay’a (allégeance à Ali Baghdadi) et à l’hijrah (exil – hégire en Irak ou en Syrie dans les rangs de l’Etat islamique), entraînant parfois des mineurs et même des enfants.

Depuis le 7 janvier 2015 et « Je suis Charlie » une telle résistance s’est développée. Elle s’est exprimée en France avec les mobilisations du 7 au 11 janvier, puis du 13 au 15 novembre 2015, et maintenant à Bruxelles, place de la Bourse. Elle se construit autour des luttes pour la liberté d’expression, la laïcité et la culture ; la solidarité avec les Juifs et les « apostats » c’est-à-dire les femmes et les hommes libres ; l’auto-institution des victimes comme acteurs politiques et les nouvelles pratiques mémorielles ; l’auto-défense et la solidarité pratique (Aurélie Chatelain, Thalys, portes ouvertes dans la nuit du 13/11) ; la lutte des femmes et des mères contre la police des mœurs islamiste ; le conflit d’idées avec les Todd et autres Badiou. Un conflit politique très éclairant a permis d’empêcher Bianco et son observatoire de la « laïcité » (!) de préempter la réplique aux attentats de novembre, en faisant échouer le lancement du collectif #NousSommesUnis et la ridicule campagne KIffeTaFrance, KiffeTaMosquée. [...]"

Lire "Les attentats de Bruxelles".


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