Revue de presse

"La Grande-Bretagne fait taire Abou Hamza, héraut du jihad" (liberation.fr , 28 mai 04)

2 juin 2004

"Abou Hamza al-Masri, la figure la plus notoire et la plus tapageuse de l’islam radical en Grande-Bretagne, est depuis hier sous les verrous. L’ancien imam de la mosquée de Finsbury Park a été arrêté à 3 heures du matin par des officiers de Scotland Yard dans le cadre d’un mandat d’arrêt lancé par les Etats-Unis. La justice américaine, qui l’accuse d’être lié au réseau terroriste d’Al-Qaeda, réclame son extradition pour onze chefs d’accusation, pour lesquels il serait passible de la peine de mort ou de la prison à vie devant un tribunal américain.

Depuis des années, l’homme défraye la chronique avec ses appels répétés au jihad, la guerre sainte, et son allure de capitaine Crochet. Il prétend avoir perdu son oeil et ses deux avant-bras en combattant les Soviétiques en Afghanistan. Mais il s’agirait en réalité d’un accident. Il est né en 1958 à Alexandrie d’un père officier, sous le nom de Mustapha Kemal. Installé en Grande-Bretagne en 1979, il a d’abord travaillé comme videur dans plusieurs boîtes de nuit, avant d’épouser une Anglaise catholique. Ils sont aujourd’hui séparés. Depuis qu’il s’est autoproclamé imam, il se fait appeler Abou Hamza l’Egyptien (al-Masri).

Avec l’aide de salafistes algériens, il a pris le contrôle en 1996 de la mosquée de Finsbury Park, au nord de Londres. Sous son règne, le bâtiment a été fréquenté par plusieurs terroristes présumés comme Richard Reid, l’homme qui avait tenté de faire exploser le vol Paris-Miami avec une chaussure remplie d’explosif. S’il a toujours nié appartenir à Al-Qaeda, Abou Hamza n’a jamais caché son admiration pour son leader, Oussama ben Laden, un « homme de bien », et a maintes fois loué publiquement les « 19 martyrs » responsables des attaques du 11 septembre 2001. Il a longtemps écrit des billets enflammés dans Al-Ansar (les Partisans), la voix officielle du GIA algérien. Le Yémen, qui réclame également son extradition, l’accuse d’avoir organisé des attentats contre des intérêts britanniques et a condamné son fils à trois ans de prison pour les mêmes motifs. Il serait lié à l’Armée d’Aden-Abyane, un groupe islamiste yéménite, qui avait notamment revendiqué en octobre 2000 le raid contre le navire de guerre américain USS Cole.

En Grande-Bretagne, il a bénéficié d’une longue tolérance. Sa mosquée, très visible, permettait au MI5, le service de sécurité intérieure, de surveiller les extrémistes islamistes. Mais, en février 2003, la police, après le démantèlement d’un réseau algérien soupçonné de préparer des attentats, l’a chassé de son bastion de Finsbury Park et démis de ses fonctions d’imam. Il continuait cependant à prêcher chaque vendredi à l’extérieur de la mosquée devant quelques dizaines de partisans. [...]

Abou Hamza « a encouragé et soutenu la participation à des combats à l’étranger et à des actes terroristes au nom du jihad », a déclaré récemment, devant une commission spéciale d’appel, un représentant du Home Office, Ian Burnet. Il a aussi, selon lui, « apporté un soutien et des conseils à des groupes terroristes comme le GIA, l’Armée d’Aden, le Jihad islamique égyptien », un groupe du Cachemire et, « bien sûr, Al-Qaeda ». Sa procédure d’extradition vers les Etats-Unis devrait être longue, le droit britannique permettant de multiples recours."

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