Revue de presse

K. Daoud : "La radicalité n’est pas le monopole de ceux qui posent des bombes au nom d’Allah" (Le Point, 30 mars 23)

Kamel Daoud, écrivain, Prix international de la Laïcité 2020. 30 mars 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "L’« homme aux cornes de bison » français est né".

"Emmanuel Macron ? Les syndicats ? Le culte Mélenchon, ou bien les casseurs ou les éboueurs ? On s’égare à parier sur le vainqueur dans « l’affaire française », vue de l’extérieur. Mais une chose est cependant certaine : c’est la radicalité qui va l’emporter. C’est-à-dire la radicalisation de l’opinion française, sa façon de fabriquer de la politique ou de s’en réclamer, l’identité même du leadership politique de l’avenir. [...]

La France va connaître son moment trumpiste et un jour peut-être – un jour malheureux – sa présidentielle à la Bolsonaro. L’« homme aux cornes de bison », héritier de celui qui a laissé sa photo pour illustrer l’invasion du Capitole, apparaît français désormais. [...]

Comment, demain, « déradicaliser » la France ?

Le mot a, rappelons-le, mauvaise presse et fait grimacer : « déradicaliser » est une thérapie politique qu’on réservait habituellement aux djihadistes de retour de Syrie ou candidats au départ et à l’attentat. Déradicaliser, c’est-à-dire prévenir la violence et guérir les djihadistes de leurs « croyances », leur complotisme, leur univers anxiogène et leur séparatisme.

Rien qui lie la galaxie des « Abou quelque chose » à la France colérique d’aujourd’hui, bien sûr. Ou presque. Car justement, la radicalité n’est pas le monopole de ceux qui posent des bombes au nom d’Allah, mais peut toucher, comme une pandémie, l’exercice de la politique elle-même. S’il n’est pas un « prince des croyants », par exemple, Mélenchon a réinventé cette radicalité en politique, l’allégeance par le serment nocturne et le messianisme par le chaos. Il veille dans les parages de ses « élus » comme un gourou derrière ses meilleurs apôtres. Rejet des institutions, contournement des votes, complotisme, promotion de l’anxiété collective pour mieux asseoir les recrutements, verbe haut, visions et versets faux. [...]"



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