Revue de presse

J.-P. Obin : "Le renoncement est plus dangereux que le séparatisme" (Franc-tireur, 12 oct. 22)

Jean-Pierre Obin, ancien Inspecteur général de l’Éducation nationale, auteur du rapport de 2004 sur les manifestations religieuses à l’Ecole, Prix national de la Laïcité 2018. 14 octobre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Deux ans après l‘assassinat de Samuel Paty, l‘intégrisme menace toujours l‘Institution. Entretien avec Jean-Pierre Obin, auteur du rapport qui avait sonné l‘alarme."

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"[...] Blanquer a conçu un plan quadriennal de formation des enseignants. Et pourtant, on a vu quel ministre a été nommé à sa place. Clairement, la priorité dans ce domaine n’est plus la même. [...]

La détermination laïque du président de la République a toujours été sujette à caution. [...]

L’Education nationale souffre d’une vieille tradition, celle de ne pas faire de vagues, surtout chez les cadres intermédiaires et supérieurs, et pas seulement sur l’islamisme. Je l’ai constaté quand j’étais chargé demettre en oeuvre le plan de formation : un certain nombre de recteurs étaient déterminés et volontaires, d’autres ont freiné son installation par divers moyens... [...]

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Quand on examine les raisons pour lesquelles on a tant de mal à combattre l’islamisme dans l’Education nationale, on retrouve toujours les trois même motifs : le déni du phénomène, l’absence de courage et le pacifisme, le refus du tragique. [...]

En faisant si peu de cas des désaccords objectifs avec une idéologie misogyne et superstitieuse, une certaine gauche traite d’abord sa propre culpabilité, demeure, peut-être sans le savoir, dans un paternalisme hérité du colonialisme, et se rachète à bon marché une conduite qui lui permet d’exister, dans le monde scolaire en particulier. Déni, couardise, complaisance idéologique sont les trois composantes qui irriguent une part de l’Education nationale, de la salle des profs jusqu’à la hiérarchie. [...]

En 2004, nous avions des informations encore partielles. En 2020, l’influence de l’islamisme pénètre totalement le système éducatif, avec une prédilection pour les quartiers populaires. [...]

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Un tiers des incidents sont le fait des parents d’élèves. [...] On observe une grande pénétration de l’islamisme dans certaines régions, en particulier l’académie de Créteil, où l’on trouve des organisations d’enseignants proches de Frères musulmans et des étudiants islamistes dans les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation. [...]

50% des enseignants admettent s’être censurés au moins une fois. [...] Deux tiers des enseignants trentenaires, sont la carrière est plus courte, déclarent s’être déjà censurés, alors que cette proportion tombe à 30% pour les soixantenaires. [...]

La religion fait partie de la culture. L’intégrisme, lui, déteste le savoir. [...]

Depuis deux-trois ans, se développent des influenceurs islamistes stipendiés qui font des dégâts énormes sur la conscience de nos élèves. [...] Les élèves sont bien plus endoctrinés que les parents. A cause de TikTok. [...]"

Lire "Laïcité à l’école : pour Jean-Pierre Obin, "le renoncement est plus dangereux que le séparatisme"".



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