Revue de presse

G. Brustier : "Henri Caillavet, le grand de la République" (rue89.com , 5 mars 13)

6 mars 2013

"Henri Caillavet, d’abord, c’était une présence. L’œil étincelant d’intelligence, le trait d’humour acéré, Henri Caillavet était, à plus de 95 ans, capable d’improviser un discours tout en finesse, construit et politiquement visionnaire. Ceux qui ont eu la chance de le rencontrer ces dernières années s’en souviennent forcément et s’en souviendront toujours.

Son appartenance revendiquée à la franc-maçonnerie, celle des Garibaldi ou des Allende, rend bien insignifiantes les unes racoleuses et les marronniers de quelques hebdomadaires mal inspirés. Sans doute a-t-il puisé dans cet engagement, des décennies durant, une autonomie par rapport au temps politique et une capacité de s’émanciper du quotidien et de l’actualité. Cette expérience-là lui appartient mais, à n’en pas douter, elle a joué un rôle déterminant dans la fougue politique d’Henri Caillavet.

Laïc parce qu’il pensait fermement que la laïcité est garante de la liberté de conscience, il était un pèlerin de la raison, souvent éloigné du « raisonnable » que l’on accole si volontiers à sa famille politique, celle du radicalisme français. Il fut ainsi président d’honneur du Comité Laïcité République…

Né en 1914, Henri Caillavet a donc tout vu du XXe siècle. De la guerre de 1914-1918 à la généralisation d’Internet, son existence est extraordinaire en ce sens qu’il a mené une action et une réflexion concomitantes aux grandes révolutions technologiques siècle, gardant comme horizon la libération de l’homme, son émancipation et son autonomie.

Au fil des décennies, Henri Caillavet s’est emparé de nombreux grands sujets « sociétaux », comme :

  • les droits des femmes ;
  • la dépénalisation de l’homosexualité ;
  • le droit à la contraception ;
  • le divorce par consentement mutuel ;
  • et, évidemment, la loi sur les greffes d’organes ;
  • On peut aussi ajouter la question des transsexuels ;
  • et celle de l’internement psychiatrique…

Jouant avec virtuosité de la « proposition de loi », il demeure l’un des parlementaires les plus productifs et les plus efficaces du parlement français dans la seconde moitié du XXe siècle. Henri Caillavet, c’était la politique au sens le plus noble du terme, celle qui donne envie de débattre, d’écouter, de se prononcer. Loin de la politique du buzz, son action mariait une très solide réflexion intellectuelle et une très habile tactique médiatique.

[...] Pendant des décennies, il a donc irrigué la vie publique de son intelligence et de son esprit visionnaire.

Henri Caillavet devrait être, pour la gauche française, pour ses parlementaires et sa jeunesse, un exemple à connaitre et à méditer."

Lire "Henri Caillavet, le grand de la République".


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