Finistère : « Où votre enfant est-il né ? Est-il né Français ? » (Le Télégramme, 2 mai 08)

11 mai 2008

"Depuis fin mars, 35.000 familles d’élèves de 6 e ont obligation de répondre à une enquête menée à l’échelle nationale. Seize pages de questions, dont certaines dépassent la ligne rouge, selon des parents d’élèves. C’est dans le Finistère, du côté des collèges Parc-ar-C’hoad, à Moëlan, et des Sables-Blancs, à Concarneau, qu’est venue la fronde. Concarneau où, mercredi dernier, les parents d’élèves des deux établissements organisaient une réunion publique pour sensibiliser à cette enquête menée par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, à l’Éducation nationale.

Seize pages d’interrogatoire

« Où votre enfant est-il né ? Est-il né Français ? Où êtes-vous né ? En quelle année votre enfant est-il arrivé en France ? En quelle langue parlez-vous habituellement à vos enfants ? Quel est le montant mensuel dont votre famille dispose ? Combien de pièces d’habitation compte votre logement ? L’enfant a-t-il sa chambre ? »... Sans oublier diverses questions sur l’évaluation de l’établissement concerné. Le questionnaire a de quoi surprendre. Un document à but statistique de seize pages, censé être destiné à mieux comprendre les parcours scolaires et les difficultés des élèves.

Amendes aux réfractaires

Au total, 35.000 élèves sont concernés en France par l’enquête. Ils seraient 800 dans le Finistère. Tous désignés par tirage au sort. « En moyenne, on en compte cinq ou six par établissement », note Thierry Chancerel, administrateur national de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). « Ces enquêtes sociologiques datent des années 70. Mais il y a là des nouveautés qui ne nous plaisent pas. Comme ces questions sur la nationalité, et son caractère obligatoire ». Et les parents qui refuseraient de répondre s’exposent à des sanctions, allant de 150 à 2.250 € d’amende. Autre inquiétude : la question de l’anonymat, en principe préservé. « Chaque questionnaire est associé à un code, comprenant les trois premières lettres du prénom et du nom », constate Maryse Rioual, la présidente de l’association des parents d’élèves du collège de Moëlan. « Notre crainte est que ces données ne servent pas seulement à l’Éducation nationale. Surtout dans le contexte actuel de chasse aux sans-papier »."

Lire “Collèges. Une enquête indiscrète qui inquiète”.


Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

Tous droits réservés © Comité Laïcité RépubliqueMentions légales