Tribune libre

« Faut il se retenir d’aimer ? » (J. Servia)

par Jacques Servia, président du Comité Laïcité République Dordogne, membre du Conseil d’administration du CLR. 3 janvier 2022

[Les tribunes libres sont sélectionnées à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Barthes pose cette question
comme si le non vouloir
La frustration délibérée
étaient une volonté constructive,
Comme si
l’interruption volontaire
de l’amour
Était éligible au bonheur ...

Je pense là qu’il s’agit
d’une volonté
de détruire la flamme
Qui allume les iris
Qui torture les cœurs
Qui rend faible
Et qui rend fort ...

Alors , la douleur
la souffrance
doivent -elles être
à la racine des sentiments
ou bien devons-nous risquer
les croiser les tutoyer
parce que nous aimons
Ou bien
que nous avons aimé ?

Le choix me semble
tellement simple,
le risque pris
n’est pas une nécessité
voire une évidence.

Nous ne croiserons
peut être jamais
Les affres de l’absence
du départ
Du vide du néant ...

et même dussions-nous croiser
Cette douleur
L’envie le désir seront là
Et la désespérance qui fait
Se recroqueviller se vider
Qui fait porter à bout de bras
À bout de Coeur
L’amour qui un matin est parti
Qui un matin s’est enfui

Le risque pris pourtant
De hurler de crier
De détruire
c’est déjà vivre
C’est déjà survivre
C’est déjà se nourrir
De l’amour ou du désamour ...

Aimer c’est aimer,
Et le désamour
est toujours là, tapi,
prêt à nous prendre à la gorge,
mais qu’importe ...!

Puisque pour qu’il existe
un désamour,
cela signifie que l’amour
avait fait sa place
au creux des reins,
au creux des émotions

Fait sa place
Sans laisser d’autre place,
à rien d’autre ,
à personne d’autre
Qui que ce fut
Où que ce soit ...

Alors le risque prenons le !
En urgence,
en brûlant nos vaisseaux
En transmettant sans retenue ...

Jacques Servia


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