Revue de presse

"Erdogan ébranlé par un scandale de corruption" (Le Figaro, 23 déc. 13)

27 décembre 2013

"Le premier ministre turc fustige « les alliances obscures » contre Ankara, après l’arrestation de plusieurs de ses proches.

Le Parti de la justice et du développement avait l’habitude de brandir les deux premières lettres de son sigle en étendard. « Ak » signifie « blanc », « pur », et symbolisait la « propreté » des islamo-conservateurs face aux partis traditionnels turcs. L’acronyme de l’AKP est devenu la risée des réseaux sociaux, avec une toute nouvelle signification : la langue turque permet d’en faire le « Parti de la boîte à chaussures ». Le bon mot fait référence aux 4,5 millions de dollars découverts mardi dans des boîtes à chaussures, lors d’une perquisition au domicile du directeur de la banque publique Halkbank. Süleyman Aslan fait partie des 24 personnes placées en détention, samedi, parmi des dizaines interpellées ces derniers jours dans le plus vaste scandale politico-financier mis au jour en Turquie.

L’enquête touche directement le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, car elle vise des hommes d’affaires qui lui sont proches et son premier cercle. Quatre ministres - Intérieur, Économie, Urbanisme et Affaires européennes - entre autres, sont soupçonnés de corruption à grande échelle dans des marchés publics immobiliers ou lors de transactions financières illégales avec l’Iran. Les fils de Zafer Caglayan et de Muammer Güler, respectivement ministres de l’Économie et de l’Intérieur, ont également été emprisonnés. Et selon la presse, les procureurs ont demandé la levée de l’immunité de quatre ministres.

Les ministres incriminés n’ont pour l’instant pas démissionné, malgré les appels qui se multiplient dans la classe politique et les médias. Recep Tayyip Erdogan pourrait profiter d’un remaniement ministériel prévu d’ici à la fin de l’année pour s’en débarrasser. Mais, pour l’instant, il répond aux accusations par l’attaque. Les purges dans la police se succèdent avec la régularité d’un métronome depuis la semaine dernière. [...]

Depuis la violente répression policière contre les dizaines de milliers de manifestants, descendus dans la rue en juin pour contester ses dérives autoritaires, Recep Tayip Erdogan a perdu sa légitimité sur la scène internationale et auprès d’une bonne partie des Turcs. Mais sa popularité s’était maintenue parmi les classes conservatrices. Cette affaire l’ébranle davantage et risque de mettre à mal l’unité de son parti. [...]"

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