Revue de presse

"Écologistes : républicains peu pratiquants" (Marianne, 3 juil. 20)

7 juillet 2020

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Bien que ses « valeurs » soient proclamées en permanence, la question républicaine reste un impensé pour la majorité des formations politiques. Europe Écologie-Les Verts ne fait pas exception. La culture politique libertaire dont les écologistes sont issus ne les prédispose pas à une défense franche de la laïcité. Elle rend même certains d’entre eux perméables à l’intrusion de plusieurs lubies postmodernes.

Ainsi, le groupe écologiste de Paris avait déposé en novembre 2018 une proposition visant à faire adopter des créneaux non mixtes dans les installations sportives de la capitale. À Grenoble, le maire EELV Éric Piolle s’est distingué par sa mansuétude envers les militants pro-burkini de l’Alliance citoyenne. En novembre 2019, les principaux responsables écolos ont tous signé la tribune appelant à une marche contre l’islamophobie : Esther Benbassa, cadre verte sympathisante de longue date de certaines figures indigénistes, a même participé à la manifestation.

La récente campagne des municipales a également donné lieu à quelques signes inquiétants, notamment à Rennes, où la tête de liste EELV Priscilla Zamord semble adhérer totalement au bréviaire décolonial : désirant une « écologie qui ne soit pas que blanche mais verte et populaire », l’élue a fait intégrer dans le programme du parti les notions très connotées d’« intersectionnalité », de « racisé » et de « racisme systémique ». Les élus EELV rennais ont d’ailleurs pris parti pour le port du burkini dans les piscines de la ville bretonne.

À Lyon, les écolos ont organisé une marche sur la place des femmes en « non-mixité choisie » (donc interdite aux hommes). Enfin, plusieurs listes écolos (Strasbourg, Laval) comportaient des candidates voilées.

Toutefois, Yannick Jadot a rappelé que « le port d’un signe religieux dans l’exercice du mandat d’élu est contraire à ces principes [ceux de la République] et donc inacceptable » et la colistière lavalloise s’est engagée à retirer son foulard en cas d’élection. Notons aussi que lors de l’affaire Mila, le secrétaire général d’EELV, Julien Bayou, avait défendu sans aucune ambiguïté « l’attachement à la laïcité, au droit au blasphème, à la liberté d’expression et à la liberté de conscience ».

Hadrien Mathoux"


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