Revue de presse

École : "En 2004, un rapport dénonçait déjà une offensive islamiste" (Le Figaro, 19 jan. 15)

20 janvier 2015

"Commandé par François Fillon à l’inspection générale de l’Éducation nationale il y a dix ans, le rapport Obin sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires » dressait une série de constats inquiétants.

« Dans certains quartiers, se sont édifiées des contre-sociétés (…) Des organisations religieuses et politico- religieuses “travaillent” ces élèves, parfois dès l’école primaire et tentent de les dresser contre l’école, les professeurs et l’enseignement dispensé (…) Le projet de ces groupes ouvertement ségrégationnistes et qui dénoncent l’intégration comme une apostasie ou une oppression est de rassembler ces populations en les dissociant de la nation française et en les agrégeant à une vaste nation musulmane. » Pour certains jeunes, les héros sont « les adolescents palestiniens et les chefs “djihadistes” responsables des attentats de New York et de Madrid »

Ces extraits sont tirés du rapport Obin de… 2004 sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires », commandé par le ministre François Fillon à l’inspection générale de l’Éducation nationale.

Il y a une semaine, ce rapport était présent dans les esprits des syndicats d’enseignants, réunis autour de la ministre de l’Éducation nationale, dans le cadre de la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». [...]

Portant sur 61 établissements recrutant dans des « quartiers ghettos », le rapport Obin dresse une série de constats inquiétants. Il observe des régressions de la condition féminine, un refus de la mixité et des violences à l’encontre des filles. « Il est fréquent que les jeunes frères et plus largement les jeunes élèves garçons soient chargés de la surveillance vestimentaire et morale des filles, les plus âgés se chargeant de les punir », relève-t-il. Certains parents refusent, quant à eux, d’être reçus par un enseignant du sexe opposé. À la cantine, le jeûne et le refus de la viande non consacrée ont lieu dès l’école primaire.

Certaines disciplines sont contestées, l’histoire et la biologie en tête. Les croisades, le génocide des Juifs, la guerre d’Algérie ou la question palestinienne donnent lieu à des tensions. Darwin est dénoncé comme un imposteur. Selon le rapport, « les plus aguerris » des enseignants ont le sentiment de mener « un combat contre l’obscurantisme », quand beaucoup d’autres « transigent » ou « négocient ».

Ainsi, un professeur fait cours avec le coran sur la table, pour y recourir en cas de contestations. Dans les « classes difficiles », les enseignants n’abordent plus la reproduction et certains jeunes profs expliquent « candidement » qu’ils présentent la science « comme une croyance comme les autres ».

Les lettres ne sont pas épargnées avec ces philosophes des Lumières contestés, ces oeuvres jugées « licencieuses » comme Cyrano de Bergerac, « libertines » comme Madame Bovary, ou ces auteurs comme Chrétien de Troyes étudiés, selon certains élèves, « pour promouvoir la religion chrétienne ».
En mathématiques, des élèves refusent « d’utiliser tout symbole ou de tracer toute figure ressemblant de près ou de loin à une croix ». Le rapport conclut à un « refoulement » ou un « déni généralisé » de beaucoup de personnels.

Les choses ont-elles évolué depuis le rapport Obin ? « C’est pire encore », assène Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN). En Seine-Saint-Denis, un enseignant de primaire, dont 80 % des élèves refusaient la minute de silence le 8 janvier dernier, raconte qu’il est parvenu à convaincre, en reprenant… les propos d’un imam. [...]"

Lire "En 2004, un rapport dénonçait déjà une offensive islamiste".



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