Revue de presse

"Aix-en-Provence : une étudiante voilée apostrophée par un prof à Sciences Po" (leparisien.fr , France3, 2 oct. 14)

4 octobre 2014

"Un incident a éclaté à l’Institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) après qu’un professeur a désapprouvé publiquement, durant un cours, en début de semaine, le port du voile par une de ses étudiantes.

« La laïcité est un principe qui ne peut pas se découper en tranche », a déclaré ce jeudi Jean-Charles Jauffret, professeur d’histoire à l’IEP pour justifier sa réaction négative face à une étudiante de première année portant une longue tenue noire la cachant intégralement à l’exception du visage.

Mardi, alors que la jeune fille assistait à un de ses cours dans l’amphithéâtre de l’IEP, l’enseignant l’a directement prise à partie lui reprochant sa tenue, la désignant comme « cheval de Troie du salafisme ». La jeune fille a alors quitté l’amphithéâtre. « Nous n’avons pas à accueillir de prosélytisme », a indiqué Jean-Charles Jauffret qui éprouve « de la pitié pour l’étudiante » mais revendique son droit à rester « totalement libre de (s)a parole » quand bien même « il n’est pas question de mettre la jeune fille hors de l’amphithéâtre ».

« On recherche l’apaisement », a pour sa part indiqué Christian Duval, directeur de l’IEP, précisant qu’il n’était « pas question de stigmatiser le professeur qui a un principe de liberté constitutionnelles ni l’étudiante ». « A partir du moment où on peut l’identifier, elle peut être vêtue comme elle veut », plaide-t-il.

En France, une loi votée en 2010 interdit le port du voile intégral dans les espaces publics -pas le voile laissant apparaître le visage comme celui de cette étudiante. La loi concerne très précisément le niqab (qui cache toute la silhouette de la femme et ne laisse apparaître que les yeux) et la burqa (dissimulant la femme de la tête aux pieds, grillagée à hauteur des yeux).

De son côté, Jean-Charles Jauffret dit se baser « totalement » sur le rapport du 9 août 2013 du Haut comité à l’intégration (HCI) qui « proscrit le port de signe ostensible et ostentatoire d’appartenance à une religion quelle qu’elle soit » à l’Université. Néanmoins, « cette question du port du foulard dans l’enseignement supérieur n’est pas à ce stade dans le plan de travail de l’Observatoire de la laïcité », avait immédiatement précisé à l’époque Jean-Louis Bianco, président de ce nouvel Observatoire qui avait remplacé le HCI. Jean-Louis Bianco avait fait part de son « incompréhension » et souligné que « ce rapport n’engage que la mission laïcité du HCI qui n’est plus en fonction ».

Quant à la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux à l’école, elle ne s’applique pas aux établissements d’études supérieures. [...]

En 1996, le Conseil d’Etat avait déjà conclu à l’illégalité de l’arrêté par lequel le doyen de l’Université de Lille-II avait interdit à deux étudiantes de pénétrer dans l’université revêtues d’un « foulard islamique »."

Voir "Aix-en-Provence : une étudiante voilée apostrophée par un prof à Sciences Po".



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