Culture / Cinéma

Adieu les cons - Une caricature cruelle et éclairante de notre société (G. Durand)

par Gérard Durand. 16 août 2021

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Adieu les cons, d’Albert Dupontel (1 h 27), avec Virginie Effira, Albert Dupontel. Sortie 21 oct. 20 / 19 mai 21.

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Sorti juste avant le premier confinement, ce film a connu un succès immédiat, interrompu par la fermeture des salles. Relancé avec leur réouverture, son succès non seulement ne se dément pas mais le nombre de salles qui le proposent est chaque semaine plus important. Salué par une avalanche de critiques élogieuses, ayant étouffé de rares pisse-froid comme Libération, il semble bien parti pour une belle carrière en deux étapes.

L’histoire est simple. Suze Trappet, à 43 ans, apprend qu’elle n’a plus que quelques mois à vivre et décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle avait été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out et monsieur Blin, archiviste aveugle mais d’un enthousiasme impressionnant. A eux trois ils se lancent dans un quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Albert Dupontel n’a peur de rien et s’engage à fond dans ce double rôle de réalisateur et d’acteur, aidé par un trio de complices de grand talent, où Virginie Effira est accompagnée par Nicolas Marié et Jackie Berroyer. Ce petit groupe de paumés va nous faire vivre un vrai moment de bonheur.

En fait, dissimulée sous une série de scènes gaguestes, apparaît une vraie caricature de notre société. Depuis les bulsshits jobs, les nominations politiques qui méprisent les vrais talents au profit des opportunistes et des courtisans, les errements de la police, etc., il donne au spectateur l’occasion de se réjouir à chaque instant car le rythme est endiablé.

Mais il pose aussi deux questions essentielles.

La première consiste à démonter l’arrogance d’un certain modernisme, particulièrement présent chez les informaticiens. Nous voyons une tour de la Défense complètement manipulée par un seul homme et son ordinateur. Ces grands systèmes globaux, y compris Internet, ne seraient-ils construit que sur du sable ?

La seconde est à la portée de chacun, sans que le spectateur ne s’en rende compte. Si j’apprends demain qu’il ne me reste que quelques mois à vivre, comment les employer ? Aurais-je le même courage que les héros du film ?

A voir absolument

Gérard Durand


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