Revue de presse

"A Amsterdam, les "appartements halal" aménagés pour les rites musulmans divisent" (Le Monde, 5 jan. 13)

6 janvier 2013

"[...] C’est un article du quotidien Het Parool qui a mis le feu aux poudres, en novembre. Il raconte brièvement, plan à l’appui, comment Eigen Haard a adapté certains de ses appartements aux souhaits des habitants, dont plus de 50 % sont des musulmans d’origine turque et marocaine.

Le journal "révèle" - en réalité, le projet a démarré en 2008 - que des logements sont pourvus d’une porte coulissante permettant de séparer la cuisine (agrandie pour permettre aux femmes de s’y retrouver) de la salle de séjour, surtout réservée aux hommes. Un couloir aménagé peut aussi éviter aux hommes et aux femmes de se croiser. La salle de bains est pourvue d’une petite installation pour les ablutions avant la prière. Un casier permet de ranger les chaussures "impures", et une parabole autorise la captation de plusieurs centaines de chaînes étrangères.

"Idiotie totale !", s’est immédiatement exclamé le député d’extrême droite Geert Wilders. [...]

Le débat sur les "appartements halal" indique, en fait, l’hypersensibilité de la société néerlandaise, heurtée par le meurtre de son trublion favori, Theo Van Gogh, assassiné par un islamiste radical en 2004. Cet agitateur d’idées s’était fait une spécialité de dénoncer brutalement la montée des intolérances. Son meurtre aura rendu ses concitoyens beaucoup plus intolérants.

Le quartier "à problèmes" d’Amsterdam-Ouest ferait, en tout cas, pâlir d’envie plus d’un habitant des banlieues à la française. Le cadre y est, bien sûr, moins enchanteur que celui des canaux du centre-ville, avec leurs belles maisons patriciennes, inaccessibles aux revenus moyens. Cette zone résidentielle, avec ses petits immeubles à quatre étages, ses allées proprettes et ses nombreux coins de verdure où jouent les enfants n’a apparemment rien du foyer de violence et d’insécurité sur lequel se focalise la presse populaire. Même si, comme dans d’autres villes du pays, les incivilités, quelques agressions contre des commerçants ou la violence sur les terrains de foot ont fait grimper la tension au cours des dernières années. "Avant les articles sur notre immeuble, on était tranquilles. Nous voilà devenus les dangereux musulmans de service", lâche, mi-figue, mi-raisin, Aynur, une jeune turque qui habite l’un des 200 appartements rénovés."

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