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"Vincent Peillon et les « républicains autoproclamés »", par Marie-Pierre Logelin (mezetulle.net , 30 nov. 12)

1er décembre 2012

"Le 7 novembre dernier, le député Marie-Françoise Bechtel (Mouvement républicain et citoyen) adressait au ministre de l’Éducation nationale une question – applaudie sur plusieurs bancs – sur le sujet capital de la formation des maîtres, non sans saluer le discours que tient le ministre « sur les valeurs de l’école de la République ». La réaction de Vincent Peillon, tant par le ton, agacé et méprisant (2), que par le contenu (3) - « Si nous alimentons encore des polémiques, soit d’un point de vue politique, soit à l’intérieur même du monde de l’éducation, entre des « pédagogistes » – je ne les connais pas – et des républicains autoproclamés, nous n’y arriverons pas » - suscita stupeur et consternation chez de nombreux téléspectateurs. [...]

La préconisation d’une « gouvernance rénovée » faisant la part belle à l’autonomie des établissements et à la place des collectivités territoriales ne cesse d’inquiéter. Tout comme l’injonction à « gérer les diversités » : irruption brutale de la société dans l’école où l’élève devrait avoir le droit de n’être qu’un élève, délié, au moins pendant le temps scolaire, des appartenances plus ou moins déterminantes ou discriminantes vécues au sein de sa famille ou de sa « communauté ».

Je ne vois pas, à cet égard, la moindre raison qui, aujourd’hui, pourrait amener les parents à préférer l’école dite laïque à l’école confessionnelle dont l’œcuménisme (les écoles catholiques accueillent de nombreux élèves de confession ou de culture musulmane) n’est qu’une variante de la « diversité » érigée en modèle dans l’école publique

Il serait injuste d’imputer à Vincent Peillon et à sa concertation cette inféodation de l’école à la société. C’est hélas le fruit de décennies de renoncements successifs, assez bien illustrés par la place des parents dans l’école : l’intrusion des familles dans l’école est non seulement troublante pour les élèves (confusion des espaces) mais meurtrière pour l’égalité. [...]

On s’étonne donc à peine en découvrant, dans le même rapport, l’ahurissante préconisation d’un « contrat » ( ! ! !) entre l’école et la nation. L’école de la République n’est pas un fournisseur de services, elle n’est même pas un service public, elle est l’institution fondatrice de la nation sous sa forme républicaine. [...]

[... Vincent Peillon] avait accepté l’invitation du Grand Orient de France à participer, en qualité de Grand témoin à la conférence intitulée « Refonder l’École. Pourquoi ? Comment ? » [1] organisée le 16 novembre dernier. [...]

S’il émaille son propos son propos de références à la « République » : « école de la République » « refonder la république par l’École », citant Macé, Buisson… et même … Claude Nicolet, il porte d’emblée le fer contre « ceux-là même qui croient porter ces valeurs (de la République) mais sont pressés par le tout ou rien » […] « ceux qui s’opposent, les uns au nom de la République, les autres au nom du bien-être des élèves, ont affaibli leur propre camp, se constituant en chapelle, dans l’ignorance des doctrines véritables dont ils prétendent s’inspirer… ». [...]"

Lire "Vincent Peillon et les « républicains autoproclamés »".

[1Lien établi par le CLR.


Lire aussi "Vincent Peillon - comment peut-on oser se dire républicain ?" (Catherine Kintzler, mezetulle.net , 30 nov. 12).


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