Revue de presse

"Une note interne de l’Opéra de Paris décrypte la loi « anti-burqa »" (lemonde.fr , 21 oct. 14)

21 octobre 2014

"Les agents d’accueil de l’Opéra de Paris sont prévenus : désormais, si une personne se présente le visage dissimulé par un voile, un masque ou une cagoule, « l’entrée doit lui être refusée ». Telle est la consigne de la direction, dans une note interne datée du 4 octobre, que Le Monde s’est procurée. Signée par le directeur adjoint, Jean-Philippe Thiellay, elle a été rédigée au lendemain de « l’affaire de la spectatrice voilée », survenue le 3 octobre, pendant la représentation de La Traviata, à l’Opéra Bastille.

Comme l’a révélé Metronews.fr, le 19 octobre, une femme qui portait un voile clair, lui cachant le nez et la bouche, était assise à côté de son mari, dans les premiers rangs, derrière le chef d’orchestre. Sa présence a été repérée par des caméras, ainsi que par des choristes, lesquels ont fait savoir qu’ils ne continueraient pas à jouer si la spectatrice restait. [...]

Dès le lendemain, la note de la direction indiquait la marche à suivre aux agents de l’Opéra et aux directeurs des services. Car, visiblement, le cas d’une femme au visage dissimulé ne s’était jamais produit depuis l’entrée en vigueur de la loi votée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. L’article 1 précise que « nul ne peut porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». Une circulaire du 2 mars 2011 stipule « qu’il n’est pas nécessaire que le visage soit intégralement dissimulé. Sont notamment interdits, sans prétendre à l’exhaustivité, le port de cagoules, de voiles intégraux (burqa, niqab…) ».

La note de l’Opéra indique : « On peut considérer que le visage est intégralement dissimulé lorsque le nez et la bouche sont masqués, seuls les yeux étant visibles. Naturellement, s’agissant des collaborateurs de l’Opéra, les vêtements professionnels ou les costumes artistiques échappent à cette interdiction. » Mais un voile recouvrant les cheveux ou un signe religieux ne dissimulant pas le visage « ne sont pas interdits ». Certains musiciens se souviennent d’avoir vu le chef Daniel Oren diriger avec une kippa.

Autre cas de figure : si une personne « dissimule son visage dans la salle alors que le spectacle est sur le point de commencer », alors celui-ci peut être « différé, le temps que la difficulté soit réglée ». Mais, conclut le texte, seule la police nationale peut « contraindre physiquement une personne à se découvrir ou à sortir ». De son côté, le ministère de la culture va adresser une note aux théâtres, aux musées, ainsi qu’à tous les établissements sous sa tutelle, indique un collaborateur de Fleur Pellerin."

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