Revue de presse

"Sciences Po : les personnels récusent la désignation d’Hervé Crès" (AFP, 14 nov. 12)

16 novembre 2012

"Les personnels de Sciences Po ont récusé mercredi la désignation d’Hervé Crès, qui doit encore être approuvée par François Hollande, à la succession du défunt directeur Richard Descoings, accusant les dirigeants de la prestigieuse école de "gravissimes dysfonctionnements".

Plus d’une centaine de personnes - enseignants, chercheurs, cadres... - représentant tous les personnels de Sciences Po, tous statuts confondus, réunies durant deux heures en assemblée générale, ont voté à l’unanimité (moins une abstention) une résolution, envoyée à la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a constaté une journaliste de l’AFP.

"Il est très inhabituel que les personnels de Sciences Po se réunissent en assemblée générale", a dit à l’AFP Karoline Postel-Vinay, chercheur à la Fondation nationale de sciences politiques (FNSP). L’institution emploie plus de 900 salariés.

Contactée, la direction de Sciences Po a dit "prendre acte" de la résolution transformée en pétition qui, a-t-elle souligné, "semble avoir été lancée par beaucoup de chercheurs".

Dans un communiqué, des représentants du personnel élus aux instances de Sciences Po critiquent la pétition. Ils affirment que les salariés "se sentent pris en otage et refusent cette méthode antidémocratique".

Dans la résolution, les personnels soulignent qu’ils "ne se sent(ent) pas engagés" par les résultats des votes à la Fondation nationale de sciences politiques (FNSP) et à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP) du 29 et 30 octobre, désignant Hervé Crès pour succéder à Richard Descoings, mort brutalement le 3 avril à New York.

"Nous réclamons l’organisation d’une nouvelle procédure de recrutement et d’élection" du prochain directeur de Sciences Po, écrivent-ils.

La crise "inédite" que traverse Sciences Po depuis un an "révèle de profonds et gravissimes dysfonctionnements" du Conseil d’administration de la FNSP, présidé par Jean-Claude Casanova, et du Conseil de direction de l’IEP, présidé par Michel Pébereau, est-il écrit dans la pétition.

"Crédibilité entachée"

Des fuites sur le rapport provisoire de la Cour des Comptes depuis cet été ont mis en lumière des avantages en nature indus ou des frais de déplacement trop élevés. En décembre 2011, Mediapart avait révélé des "superbonus" des dirigeants, dans une école à moitié financée par l’argent public.

"La responsabilité de ces dysfonctionnements incombe en tout premier lieu à leurs présidents respectifs", ajoutent les signataires. Ils demandent à MM. Casanova et Pébereau "de se retirer tous deux des conseils qu’ils dirigent, l’un depuis six ans, l’autre depuis 24 ans"."

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