Revue de presse

Sarkozy en campagne : “le long manteau d’églises” qui recouvre le pays (Le Monde, 19 av. 07)

2007

"Nicolas Sarkozy, lui, travaille ses fondamentaux. Pas de nouvelles propositions mais un martèlement de ses "valeurs". Il a déjà la tête ailleurs, vers ce deuxième tour pour lequel le candidat UMP s’imagine déjà qualifié. Les réunions quotidiennes à son QG y sont désormais entièrement consacrées. [...]

Au QG de Nicolas Sarkozy, on est déjà dans l’après 22 avril. Les villes-étapes de l’entre-deux tours sont déjà choisies : Dijon, Paris, Montpellier, Clermont-Ferrand recevront la visite du candidat de l’UMP à partir du 23. Dans un entretien au Figaro, le 16 avril, il a fixé son objectif pour le 22 : "Arriver en tête avec le plus d’avance possible". Patrick Devedjian est plus modeste : "Notre score plancher, c’est le plafond de Chirac. Cela laisse une marge." En attendant, pas de prise de risque. En visite en Moselle, mardi 17 avril, le candidat UMP a travaillé ses fondamentaux, et les mots qu’il faut adresser les uns aux autres. Deux discours aux ouvriers. Le premier sur le carreau Wendel, une mine fermée en 1986 ; le second dans une usine de chauffage.

Face aux "gueules noires" retraitées, il vante "la culture ouvrière", "la solidarité des copains". "Le mot travail ne m’écorche pas la bouche." Face aux ouvriers, il reste dans le même registre se permettant même le luxe de leur dire : "Vous et moi nous sommes pareils, nous voulons marcher la tête haute". Sûr de lui, il lance : "Il y a encore trois semaines…"

En meeting, le soir même devant un public estimé par l’UMP à 7000 personnes, M. Sarkozy prépare son entre deux tours. Pour appâter les centristes et traditionalistes, il leur vend une France faite de "2000 ans de civilisations chrétiennes intégrée à la morale laïque". Il évoque "le long manteau d’Eglise" qui recouvre le pays. Cite Péguy, l’auteur fétiche de François Bayrou. Dans le Figaro, il se fait plus précis en s’adressant directement à ses électeurs : "Ne vous laissez pas voler vos idées, ne vous laissez pas voler votre bulletin de vote. Refusez d’être entraînés dans une alliance qui irait de Besancenot à Royal." Plus menaçant aussi à l’égard du président de l’UDF et des députés qui le soutiennent : "S’il se confirme qu’il est à gauche, on en tirera les conséquences. S’il revient à droite, aussi." "


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