Revue de presse

Robert Badinter : « Infliger des peines aux homosexuels, c’était ré-vol-tant » (Le Monde, 22 jan. 22)

10 août 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Le 4 août 1982, sous l’impulsion du président François Mitterrand, le « délit d’homosexualité » est abrogé. « Il n’est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels », lance devant l’Assemblée nationale le garde des sceaux, Robert Badinter."

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"[...] « François Mitterrand avait des amis homosexuels et trouvait, lui aussi, tout à fait honteuse cette répression spécifique, confie Robert Badinter, 93 ans, dans son appartement parisien, qui domine les jardins du Luxembourg. Leur condition, les préjugés à leur encontre, leur persécution faisaient, pour moi, partie des injustices majeures : une absurdité, aussi odieuse que la répression des femmes qui se faisaient avorter, et dont j’avais d’ailleurs demandé qu’on filme les procès. Dès l’instant où il y a consentement, la loi n’a pas à définir les “bonnes” pratiques sexuelles. Infliger des peines correctionnelles aux homosexuels quand les hétérosexuels n’étaient pas poursuivis, c’était, de mon point de vue, inconcevable dans la République, et révoltant. » Il répète en détachant chaque syllabe : « Ré-vol-tant. » [...]

Jacques Chirac, Philippe Séguin, Michel Debré, Maurice Couve de Murville, le futur maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, le Bordelais Jacques Chaban-Delmas, l’Auxerrois Jean-Pierre Soisson, François Léotard ou encore le jeune député de la Sarthe François Fillon, 27 ans, alors benjamin de l’Assemblée : des vieux gaullistes aux jeunes giscardiens, des chiraquiens aux libéraux en passant par les démocrates chrétiens, la discipline de groupe est respectée à la lettre. Pas de vote personnel de conscience, comme pour la peine de mort, plus de frondeuse telle la giscardienne Monique Pelletier qui, en 1978, lorsqu’elle était secrétaire d’Etat auprès du garde des sceaux du président Giscard d’Estaing, avait soutenu une première proposition d’abrogation du délit d’homosexualité défendue par le sénateur de gauche Henri Caillavet [1]. Les logiques politiques ont fonctionné à plein. [...]"

Lire "« Infliger des peines aux homosexuels, c’était ré-vol-tant » : en 1982, le plaidoyer de Robert Badinter pour la cause gay".

[1Qui sera président du Comité Laïcité République (note du CLR).


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Le Monde : Homosexualité, « Les années clandestines » (2022) dans la rubrique Homoxexuels (note du CLR).


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