Fondation Res Publica

Res Publica N. Heinich - La recherche française victime d’une contamination militante ? (Res Publica, Paris, 24 juin 21)

Joachim Imad, directeur de la Fondation Res Publica. 4 mars 2022

[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, Gallimard, coll. "Tracts", mai 2021, 48 p., 3,90 e.

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"[...] Des universitaires devenus activistes confondent l’arène scientifique de la production et l’arène politique et civique de la transformation du monde social. [...]

Au-delà de la seule université, c’est l’ensemble de notre monde social qui se retrouve appauvri et fragilisé par cette subordination de la mission épistémique à la mission politique. Cette dérive fait en effet le lit d’idéologies qui sapent l’universalisme républicain. Là où celui-ci est fondé sur l’égalité des droits dans la sphère publique et la libre expression des particularités dans la sphère privée, le militantisme radical et ses ramifications essentialisent les identités en « ramenant autoritairement les êtres à une identité donnée, en toutes circonstances » (origines ethniques, sexe, orientation sexuelle, religion, etc.). L’individu qui échappe à cette logique et se refuse à penser le monde de la même manière que la « communauté » à laquelle on l’assigne se voit frappé d’opprobre. Cette obsession des particularismes produit en outre une société contentieuse puisque dominée par le ressentiment, sentiment dangereux qui justifie les pires violences au nom d’une lutte pour une justice fantasmée. Les créances de chaque groupe ne cessent de s’entrechoquer, au point d’évincer les notions, vitales pour toute communauté humaine, d’intérêt général et de devoir. L’autre devient ainsi un étranger, voire un ennemi potentiel, et la dispute civilisée et le pluralisme, préalables à un exercice démocratique qui suppose « l’art de se diviser » (Alfred Sauvy), abdiquent face à l’anathème et à la course à la radicalité. [...]"

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Voir aussi dans la Revue de presse la rubrique Censures à l’université dans Enseignement supérieur (note du CLR).


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