Revue de presse

"Malek Boutih plaide pour la mise sous tutelle de quartiers sensibles" (lemonde.fr , 20 jan. 15)

21 janvier 2015

"Le député PS de l’Essonne dénonce l’existence de zones de non-droit et " la lâcheté " de certains élus qui " ont flatté le communautarisme ".

[...] Lundi 19 janvier, l’élu de l’Essonne a une nouvelle fois réitéré au micro de France Inter la demande qu’il formulait depuis une semaine : la " mise sous tutelle " par l’Etat de certains quartiers sensibles.

Pour l’ancien président de SOS Racisme (1999-2003), les attentats des 7, 8 et 9 janvier ont montré que nous avions " affaire à une nouvelle forme de nazisme, l’islamo-nazisme ", qui peut, selon lui, se développer sur un terreau favorable dans certaines banlieues et que seul le retour " d’un ordre politique et social strict " peut endiguer. Le 13 janvier déjà, alors que l’Assemblée était encore en pleine communion nationale à chanter d’une seule voix La Marseillaise, Malek Boutih s’était bruyamment exprimé pour faire valoir sa vision des choses.

Auprès du journal Le Point, il avait ainsi dénoncé ces " élus corrompus qui passent des deals avec les voyous et les communautés par électoralisme ". Au Monde, il avait expliqué que " certaines zones très précises ne sont plus en mesure d’être gérées par le système démocratique ", car, " aux mains des communautés religieuses, des intérêts ou encore des gangsters ". " Je propose donc que ces communes soient temporairement mises sous tutelle par l’Etat ", avait-il poursuivi avant de finir de développer son idée dans un entretien au Parisien : " Concrètement, ça veut dire : fini les enfants qui traînent dans la rue, fini l’absentéisme scolaire, et une lutte implacable contre des voyous qui veulent prendre en main ces territoires. A Grigny, ce sont eux qui contrôlent les entrées et sorties d’immeubles. "

Dans cette commune, où Malek Boutih a fondé, il y a des années, la " Maison des potes " au milieu de la Grande Borne , qui a vu grandir Amedy Coulibaly, " le maire ne peut plus être le pilote ", assure-t-il. Outre Grigny, quatre villes composent la 10e circonscription de l’Essonne : Fleury-Mérogis, Morsang-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois et Saint-Michel-sur-Orge.

Dès ses premières déclarations, l’élu a reçu des soutiens de tous bords, comme celui du député UMP de l’Aisne, Xavier Bertrand, ou du sénateur des Yvelines, Philippe Esnol, parti du groupe socialiste après l’affaire Leonarda, fin 2013. Lundi 19, sur le plateau de i-Télé, le député PS de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi, allait lui aussi dans le même sens : " Il y a eu des lâchetés, certains ont flatté le communautarisme pour des objectifs électoraux. "

Mais d’autres élus implantés depuis plus longtemps dans ces quartiers mettent en garde sous le couvert de l’anonymat, contre des " généralités lancées à l’emporte-pièce " et un discours " inaudible " qui pourraient jeter de l’huile sur le feu. Sans contredire franchement les propos, ils en critiquent la forme et l’emploi de mots si violents qu’ils pourraient tuer le message qu’ils véhiculent. Pourtant, Malek Boutih, enfant d’immigrés algériens, originaire de Levallois, mais lycéen à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un habitué des déclarations et des actions inattendues.

En 2011, déjà, il n’avait pas hésité à accuser son ancien mentor et camarade de SOS Racisme, Julien Dray, de tricherie pour l’investiture PS dans la 10e circonscription, qu’il occupait depuis 1988. Une fois à l’Assemblée, ses mots ne s’étaient pas policés pour autant et l’on se souvient de son appel, en novembre 2013, à " remplacer le premier ministre d’urgence ", en l’occurrence Jean-Marc Ayrault. Là encore, le député avait dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas, mais sous une forme si radicale que cela avait suscité un mouvement de mobilisation autour du premier ministre. Ce qui n’avait pas empêché le député de 50 ans de récidiver en tapant encore plus fort, en janvier 2014, accusant le prédécesseur de Manuel Valls d’être " un peu le poids mort de la gauche "."

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