Revue de presse

"Loubna Abidar, "la dangereuse" : trop libre, trop franche, trop femme, trop "pute"..." (marianne.net , 21 mai 16)

Loubna Abidar, actrice, auteur de "La dangereuse" (Stock). 23 mai 2016

"Loubna Abidar, l’actrice marocaine de 31 ans, héroïne du film "Much Loved", menacée dans son pays pour avoir osé incarner à l’écran le quotidien des prostituées de Marrakech, se livre dans "La dangereuse", une autobiographie dans laquelle elle revient sur son enfance, ses débuts sur scène, mais aussi son agression en novembre dernier, et son combat pour la liberté, notamment des femmes, au Maroc et ailleurs dans le monde arabe.

[...] Pourquoi ce livre, justement ?

Il y a deux raisons. La première, c’est de donner le courage aux femmes de parler, de rêver. Je ne veux plus que les femmes disent : "Si on est pauvre, si on n’a pas fait d’études, on ne va jamais y arriver". Ce n’est pas vrai, ce n’est jamais trop tard. J’ai essayé de faire ce livre pour montrer que ce n’est jamais trop tard. La deuxième chose, c’est parce que les journalistes au Maroc ont beaucoup menti, ils m’ont fait beaucoup de mal, ils ont donné une image de moi comme si j’étais une vraie prostituée. Ils ont dit aussi que je travaillais avec le Mossad. A chaque fois qu’on a un problème au Maroc, c’est la faute soit du Mossad, soit des juifs. Ça m’a beaucoup fait mal, à ma famille aussi. Pour l’entourage de mes proches, je suis la femme qui a vendu le pays aux étrangers. Ma famille habite toujours à Marrakech. Là-bas les gens parlent trop, il n’y a pas de respect, c’est très compliqué d’expliquer leur mentalité. Pour ma famille, le regard qu’ils portaient sur moi après Cannes a changé petit à petit. Pour ma mère, mon premier prix (celui de meilleure actrice au Festival d’Angoulême en août 2015, ndlr) a confirmé que sa fille n’était pas une prostituée : on ne donne pas des prix à des prostituées. Les prix que j’ai reçus ont beaucoup aidé. Alors le livre, c’était une manière d’expliquer tout ce qui se passe. [...]"

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