Revue de presse

"Les maires veulent que les Bleus cessent les signes religieux sur les terrains" (lejdd.fr , 24 juin 15)

27 juin 2015

"Dans une série de recommandations sur la laïcité, l’Association des maires de France (AMF) réclame une "exemplarité sans faille des équipes nationales" sportives en la matière : "Quand on représente la France, on représente la République."

L’Association des maires de France, présidée par François Baroin, appelle l’Etat à "s’assurer d’une exemplarité sans faille des équipes nationales" en matière de respect de la laïcité, dans une série de recommandations sur la laïcité rendues publiques mercredi. Le vice-président de l’AMF, Patrick Molinoz, a ainsi évoqué le cas d’un joueur de football "qui se signerait sur le terrain" ou l’éventuelle présence de joueuses voilées, comme le permet désormais la FIFA [1]. "Pour l’équipe nationale, on alerte sur le fait que quand on représente la France, on représente la République et qu’il y a peut-être un code de conduite à adopter. Il faut en parler", a-t-il expliqué.

Car, dans leurs communes, "nos collègues maires sont confrontés à (…) des clubs sportifs dont certains ne répondent plus aux critères de respect de la laïcité", a souligné le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret. "Nous avons des phénomènes de repli à l’intérieur du groupe associatif, souvent sur des critères religieux (…) C’est un vrai souci."

L’AMF souhaite d’ailleurs élaborer un modèle de "charte locale" régissant les relations entre les communes et les associations, y compris sportives, qu’elles subventionnent afin que celles-ci s’engagent sur la laïcité. "Il n’est pas concevable qu’il y ait octroi d’une subvention à un club qui, ouvertement, pratique une ségrégation, refuse l’égalité hommes-femmes, est d’essence ou d’aspiration prosélyte", a résumé François Baroin. De même, l’Association des maires de France enjoint les élus à refuser toute réservation de créneaux spécifiques "pour motifs religieux" pour l’utilisation des équipements sportifs, tels que les piscines.

Dans ses recommandations, l’AMF ouvre par ailleurs le débat sur "le port de tenues homogènes" dans les établissements scolaires. Objectif : "rappeler la neutralité de l’école" et "permettre de gommer les inégalités sociales trop visibles".

Sur la question des cantines scolaires, les maires de France se prononcent contre tout "menu confessionnel" à l’école. "Ce n’est pas la religion qui dicte les menus à l’école", a résumé Patrick Molinoz. Le débat avait été lancé par le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret, qui a décidé de supprimer dans sa ville les "menus de substitution" proposés lorsque du porc est servi. "La cantine n’est pas une obligation. C’est un service proposé par la commune" et financé en partie par les contribuables, a rappelé François Baroin. Dès lors, "les familles doivent s’adapter aux règles de l’école républicaine laïque et non l’inverse", estime l’AMF dans ses recommandations.

Toutefois, elle note aussi que "dans les faits, la diversification des menus ou le choix offert aux enfants dans certaines cantines scolaires permet de leur assurer un repas équilibré sans contrevenir aux règles de la laïcité". N’est-ce pas jouer sur les mots par rapports aux "menus de substitution" ? "La reconquête par les mots est déjà une restauration des barrages" qui avaient sauté ces dernières années, a répliqué François Baroin.

L’AMF appelle par ailleurs l’Etat à des "clarifications" sur la question de l’encadrement des sorties scolaires par des mères de famille voilées, ou la présence de crèches de Noël dans les mairies, la jurisprudence sur le sujet étant contradictoire. Elle souhaite aussi qu’il "regarde d’un peu plus près" les écoles privées hors contrats, selon l’expression de Gilles Platret. "Elles se créent et existent aujourd’hui quasiment en complète liberté", a souligné Patrick Molinoz, en pointant les "risques de dérives". Il a donc souhaité que "les moyens de contrôle a posteriori (…) permettent de garantir que les écoles privées hors contrat ne fassent pas tout et n’importe quoi".

Les maires de France ne veulent pas non plus que soit autorisée l’absence d’agents publics pour des fêtes religieuses non chômées, comme le permet pourtant une circulaire ministérielle. "Il ne doit pas y avoir d’autorisation spéciale pour les fêtes religieuses", a estimé Gilles Platret, pour qui "le régime de droit commun des congés" peut s’appliquer dans ces cas."

Lire "Les maires veulent que les Bleus cessent les signes religieux sur les terrains".



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

Tous droits réservés © Comité Laïcité RépubliqueMentions légales