Revue de presse

"Le gouvernement réduit la voix des plus pauvres au Cese" (la-croix.com , 25 mars 21)

26 mars 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Selon un décret publié jeudi 24 mars, les associations de lutte contre la pauvreté seront moins représentées au Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Bernard Gorce

Les plus précaires seront moins représentés au Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont la composition doit être prochainement renouvelée. Dans un communiqué publié jeudi 24 mars, les 35 associations de solidarité du collectif Alerte déplorent que leur soit déniée « la juste représentation qu’elles sont en droit d’attendre », alors que la crise sanitaire fragilise les plus démunis.

Parmi les 175 nouveaux sièges prévus, seuls deux sont dédiés aux représentants de la solidarité (pauvreté, hébergement d’urgence, demandeurs d’asile…), soit 1,14 % des sièges, décompte le collectif : « On est donc très loin d’une représentation juste des 15 % de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France ! »

Les organisations réagissent à la publication le jour même, au Journal officiel, d’un décret du premier ministre qui établit la liste des organisations représentées dans cette assemblée consultative. Or ce renouvellement s’inscrit justement dans le cadre d’une réforme de l’institution conduite, selon la majorité, pour la rendre plus représentative de la société civile et renforcer son rôle dans l’élaboration des politiques publiques.

Selon la loi votée en janvier, le conseil passe de 233 membres à 175. Le nombre de sièges des représentants de la protection de la nature et de l’environnement étant porté de 18 à 26, les trois autres grands ensembles du Cese voient mathématiquement leurs effectifs rabotés : 52 membres pour les entreprises ainsi que pour les syndicats et 45 pour la vie associative (Secteurs de la famille, de la jeunesse, de la solidarité…). Si la potion est amère pour beaucoup, elle l’est particulièrement pour ceux qui œuvrent pour les plus précaires.

Le décret publié jeudi reconduit le siège de la Croix-Rouge et celui qui revient au réseau Alerte, mais pas celui d’ATD Quart Monde, un acteur historique dont la marque de fabrique est précisément de donner la parole aux pauvres pour les associer aux politiques publiques. C’est le rapport du P. Joseph Wresinsky de 1987 qui préfigura le revenu minimum d’insertion (RMI) ou celui de Geneviève de Gaulle-Anthonioz qui amena la loi de lutte contre l’exclusion de 1998. « Ne pas reconnaître le travail d’ATD montre que le combat contre la pauvreté ne compte pas pour ce gouvernement », tempête Marie-Aleth Grard, la présidente de l’association qui siégeait depuis 2008 au Cese.

Techniquement, Alerte peut désigner ATD pour occuper le siège qui lui revient mais cela sera au détriment d’une autre association comme Les petits frères de pauvres qui représentait le réseau dans l’assemblée sortante. Marie-Aleth Grard veut encore croire à un geste de l’exécutif qui peut, selon elle, revenir sur le décret d’ici l’installation du nouveau Cese au début du mois de mai."

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