Revue de presse

J. Dion : "Le festival d’été de la tyrannie identitaire" (Marianne, 20 juil. 18)

Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de "Marianne". 22 juillet 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"L’actrice Scarlett Johansson a renoncé à jouer un transsexuel dans le film Rub And Tug, de Rupert Sanders. Elle devait incarner le personnage de Dante Tex Gill, transgenre qui s’identifiait en tant qu’homme, propriétaire d’un salon de massage et proxénète, célèbre figure de la criminalité américaine du siècle dernier. Scarlett Johansson présentait un handicap majeur aux yeux de certains : elle n’est pas transgenre. Qu’elle n’ait jamais tué personne, qu’elle n’ait aucun proxénète dans sa famille, passe encore. Mais qu’elle ne soit pas transgenre et considérée comme telle, c’est impardonnable.

Des actrices trans ont donc accusé Scarlett Johansson d’usurpation morale et identitaire. Soumise à un tir de barrage incessant, l’héroïne de Lost In Translation a fini par jeter l’éponge. Elle est même allée jusqu’à s’excuser d’avoir osé accepter un rôle qu’elle aurait dû refuser pour cause de mauvais genre.

Ainsi va la vie dans un monde du spectacle balayé par les grands vents de la chasse aux sorcières. Il y a quelques semaines, le metteur en scène canadien Robert Lepage, mondialement connu, a vu son spectacle Slav, consacré à l’esclavage, programmé à Montréal, censuré. Motif : pas assez d’acteurs noirs dans la distribution. Des « descendants des esclaves » (sic) ont mené la charge jusqu’à obtenir la tête de Robert Lepage, accusé d’avoir proposé un spectacle conçu par un Blanc pour des Blancs.

Mis devant le fait accompli de représentations annulées pour délit de sale gueule, ce dernier a dénoncé « l’affligeant discours de l’intolérance », précisant : « Tout ce qui a mené à cette annulation est un coup porté à la liberté d’expression artistique. » Dans la foulée, les Torquemada du culturellement correct ont jeté leur dévolu sur la prochaine pièce de Roberte Lepage et Ariane Mnouchkine, Kanata, qui se veut « une relecture de l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et autochtones ». Cette fois, des représentants de la communauté amérindienne se jugent sous-représentés dans les 34 artistes à l’affiche de la pièce. Et après ? A qui le tour ? [...]"

Lire "Le festival d’été de la tyrannie identitaire".


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