Note de lecture

G. Filoche et J.-J. Chavigne : La dette expliquée aux Nuls

par Gérard Durand 29 décembre 2011

Gérard FILOCHE et Jean Jacques CHAVIGNE, La Dette indigne, Ed. Jean Claude GAWSEWITCH, 2011, 240 p., 14,90 euros.

Gérard Filoche est ce que l’on peut appeler un vieux routier de la contestation et Jean-Claude Chavigné son compère de longue date. Le premier, ancien inspecteur du travail, a consacré sa carrière à pourfendre les patrons, le second, cadre de banque syndicaliste, a milité au sein de la CFDT.

Ils s’attaquent cette fois à la dette et la première partie de leur livre est consacrée à nous en expliquer ses mécanismes, ses cotés pervers et à la façon dont elle s’est construite. Sans mettre aucun sens péjoratif dans cette expression, c’est une sorte de « la dette expliquée aux nuls ». Les démonstrations sont claires, convaincantes et c’est avec un brin d’impatience que l’on attend les solutions qui ne vont pas manquer de nous être proposées.

Il faut bien avouer que cette seconde partie est beaucoup moins convaincante. S’ils nous expliquent ce qu’un gouvernement de gauche, agissant sous la houlette d’un président et d’une assemblée de gauche également et nouvellement élus, devrait faire, ils n’arrivent pas à convaincre le lecteur qui, depuis qu’il a lu la quatrième de couverture, sait qu’ils sont tous deux membres du Conseil national du Parti socialiste et que les solutions qu’ils proposent, annulation pure et simple de la majeure partie de la dette par exemple, n’ont aucune chance d’être appliquées. En fait on est un peu dans le yaka faucon.

Et surtout il y a dans ce livre une grande absente dont on ne nous parle pas. C’est l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), bien plus redoutable que les traités de Lisbonne ou autres accords qui nous lient au plan politique, et qui, par son action aveuglément libérale, ruine peu à peu ce qui reste d’industrie dans nos pays. Cela rend tout effort de relocalisation presque impossible et réduit de façon forte toute possibilité d’action gouvernementale en ce sens.

En conclusion, un bon ouvrage, un peu utopique mais qui peut être utile à ceux, nombreux, qui ont du mal à se retrouver dans les vocables (« règle d’or », « austérité », etc.) dont on nous abreuve.

Gérard Durand


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