Revue de presse

"L’avortement d’une fillette de 9 ans bouleverse le Brésil" (lefigaro.fr , 9 mars 09)

12 mars 2009

"Enceinte de jumeaux, la fillette avait été violée par son beau-père. Les médecins qui ont mis fin à sa grossesse ont été excommuniés par l’archevêque de Recife.

Elle a tout juste 9 ans, mais victime de malnutrition, elle en apparaît même moins sur les photos. Ce mercredi des Cendres, alors que le Brésil tout entier émergeait de cinq jours de folie carnavalesque, elle a pu, pour la première fois de sa vie, quitter sa petite ville d’Alagoinha, pour se rendre à Recife, la capitale de l’État du Pernambouc, dans le Nordeste brésilien. Mais ce n’était pas des vacances. L’enfant a été conduite dans un hôpital, pour se faire avorter. Violée par son beau-père depuis l’âge de 6 ans, elle était enceinte de jumeaux. Interpellé par la police, l’homme a reconnu avoir également abusé de l’aînée de sa femme, une adolescente de 14 ans souffrant de déficiences mentales.

Lorsqu’il diagnostique la grossesse, le médecin José Severiano Cavalcanti est choqué : « Elle n’a même pas de seins. » Une vie sexuelle précoce, imposée par son violeur, a déclenché ses règles avant l’heure. Le praticien préconise immédiatement l’avortement. Au Brésil, comme dans la majorité des pays d’Amérique latine, il est considéré comme un crime. La loi ne l’autorise que dans deux exceptions, si la grossesse est provoquée par un viol, ou en cas de danger pour la santé de la mère. Ici, les deux arguments s’appliquent. La petite mesure 1,36 et pèse 33 kg, son corps est incapable de mener cette grossesse à terme.

Même si l’acte était légal, la fillette a dû attendre près de dix jours pour mettre fin à sa grossesse. L’archevêque de Recife et Olinda, Dom José Cardoso Sobrinho a fait appel au président du tribunal de justice et demandé à la clinique qui accueillait la petite de refuser l’avortement. « La loi de Dieu est au-dessus de la loi des hommes », a-t-il argumenté. Mère et fille ont quitté l’établissement médical, pour se réfugier en cachette dans un autre, connu pour accueillir des femmes victimes de violences sexuelles.

Dom José a aussitôt déclaré l’excommunication de tout le corps médical responsable de l’avortement ainsi que celui de la mère de la victime. La décision a provoqué un scandale au Brésil quand il est apparu que l’archevêque ne l’avait pas étendue au beau-père de l’enfant. « Le viol est moins grave que l’avortement », a-t-il justifié. Le Vatican l’a soutenu."

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