Revue de presse

Guy Konopnicki : “"De profundis" laïcité” (Marianne, 11 juin 11)

17 juin 2011

“[...] Le Sénat a décidé d’instituer une Journée nationale de la laïcité. Tout se passera comme pour le Soldat inconnu, dont on rallume la flamme sans jamais parvenir à le faire revivre. On fêtera donc sainte Laïcité chaque année, le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. [...] Le mieux serait de dire des messes dans tout le pays, d’organiser des pélerinages et des pardons, et, pour tenir compte de la diversité, on déplacera la fête quand le 9 décembre tombe stupidement un vendredi ou un samedi.

Le jour de la laïcité n’est pas défini comme un jour férié. Pourtant, la pudeur élémentaire commande de fermer les écoles laïques afin de mieux marquer le deuil qui les frappe. [...] Car, pour les enseignants qui tentent encore de se battre, il y a autant de journées de la laïcité que de jours d’ouverture des écoles. Tenue vestimentaire, menu des cantines, dates des examens et programmes scolaires, tous les acquis sont quotidiennement remis en cause.

[...] On ne songe pas à instituer des journées nationales pour chaque terme de la Constitution définissant la République française, laïque, démocratique et sociale. La laïcité, seule, serait donc gratifiée d’une journée nationale ? Belle manière de reconnaître qu’elle est mal en point ! [...]”


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