Note de lecture

Gisèle Halimi : une grande dame, pionnière, insoumise et passionnée (G. Durand)

par Gérard Durand. 2 novembre 2020

Gisèle Halimi (avec Annick Cojean), Une farouche liberté, Grasset, août 2020, 160 p., 14,90 e.

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Ce petit livre de 150 pages, écrit avec la collaboration d’Annick Cojean, n’est pas une interview.
C’est l’histoire d’une petite fille qui prend très tôt conscience des injustices de la vie familiale et sociale et qui se promet de les combattre, c’est ce qu’elle fera toute sa vie.

Combattre le patriarcat au sein même de sa famille, imprégnée de tradition juive ou les filles ne comptaient que pour le service des garçons, le combattre également dans sa profession d’avocate, tellement marquée par le machisme qu’on lui reprochera même d’utiliser le féminin pour se désigner.

S’attirer insultes et menaces de mort quand elle défendra des membres du FLN et combattra la torture pendant ce qu’on appelait il y à peu encore les « « évènements » d’Algérie. Puis tenter le combat politique en se faisant élire députée avec la protection de François Mitterrand et l’émotion qui s’empare d’elle le jour de la rentrée parlementaire de juillet 1981. « Une marée d’hommes en costumes sombres ont envahi les bancs, d’où émergeaient çà et là quelques femmes isolées en tailleurs coloriés. Quel malaise ! C’était l’exposition implacable du mensonge de la République… ». Elle comprend très vite que dans une telle enceinte son combat pour les femmes n’a aucune chance et choisira de le poursuivre au sein d’associations féministes comme Choisir la cause des femmes. Elle se bat toujours et encore pour l’avortement, la répression du viol et la parité.

Ce livre est celui d’une passion et un hommage à la fidélité. Passion pour son métier d’avocate, de combattre pour plus de justice. Hommage à ceux qui l’ont soutenue sans faille : son mari ; Jean Paul Sartre ; Simone de Beauvoir et tant d’autres. Rien n’entame son optimisme, ni les moments de découragement, ni ses doutes quand elle s’interroge sur ses rapports avec ses trois fils quand trop souvent absente, ni sa désillusion sur le monde politique. Elle finira sa vie comme elle l’a commencée, pionnière, insoumise et passionnée.

Un grand moment de vie raconté par une grand dame, à découvrir absolument.

Gérard Durand



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