Revue de presse

"États-Unis : fronde anti-woke à l’école" (Le Point, 16 déc. 21)

17 décembre 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] La « théorie critique de la race », la critical race theory, qui place au centre de l’éducation les questions de discrimination raciale. Le pays se déchire sur ce courant, si rabâché que ses initiales, CRT, suffisent à ponctuer les discours : « L’enseignement actuel de l’histoire, on devrait l’appeler « histoire antiaméricaine ». C’est un programme woke, alors que, ce qu’on veut, c’est que les enfants apprennent à lire, à écrire, à compter et comment réussir dans la vie », dit Kari Lake. [...]

Comment en est-on arrivé là ? C’est la transposition, reproduite dans des centaines de districts, de la polarisation politique au niveau local, aggravée par le Covid-19. [...]

Les conseils scolaires balaient la polémique en une réponse lasse : la CRT, discipline universitaire, n’est pas au programme en primaire. « C’est un corpus de textes très complexes qui tente d’expliquer l’intrigante persistance de l’inégalité raciale aux États-Unis, après ce que beaucoup ont vu, dans les années 1950 et 1960, comme un bouleversement légal et constitutionnel », développe Kendall Thomas, spécialiste de la question à l’université Columbia. Malgré la déségrégation, la situation des Noirs en matière de logement, d’éducation et de santé ne s’améliore pas. Ils en déduisent que la loi, et non les seuls individus, « participe activement à la production d’identités raciales » - ce qu’on appelle le « racisme systémique ». Ce coéditeur d’un ouvrage rassemblant les penseurs clés du mouvement (Derrick Bell, Richard Delgado, Kimberlé Crenshaw…) ne voit « absolument aucun lien » entre ceux-ci et l’expression fourre-tout actuelle. « Ces gens s’en servent dans la guerre culturelle pour bâillonner l’héritage des inégalités raciales », assène-t-il. [...]

Elle demande à consulter les programmes, comme la loi autorise les parents à le faire pour les valider. Certains profs passent des informations. Heather Rooks sort une feuille : « Regardez : « Quand as-tu découvert que tu étais blanc ?’’Les enfants devaient l’écrire sur une carte. » Ils devaient ensuite « apprendre les différences et l’empathie en construisant un sundae » - une coupe glacée. Ils étaient séparés selon le parfum choisi, chocolat ou vanille, et répondaient à des questions : « Mon sundae est-il comme celui des autres ? Tout le monde devrait-il le préférer ? » Autre activité, à remplir en ligne : « Repère ton privilège : tu vas répondre à des questions sur tes expériences et tu pourras te comparer aux élèves de tout le pays. » [...]"

"La « théorie critique de la race »
Ce courant néomarxiste né dans les années 1970 cherche à comprendre comment un régime « suprémaciste blanc » a été créé et maintenu en Amérique après la déségrégation. L’auteur du concept est Derrick Bell, premier professeur noir de droit de Harvard. Le mouvement dénonce les mythes d’une loi qui s’applique à tous, sans considération de race, et du mérite, puisque les institutions et critères de qualification sont restés les mêmes. Il s’étend ensuite au-delà des études de droit."

Lire "Aux États-Unis, la fronde anti- « woke » fait rage à l’école".


Voir aussi dans la Revue de presse la rubrique Etats-Unis : écoles dans Etats-Unis d’Amérique (note du CLR).


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